Pinky : un compteur destiné aux collectivités
Le compteur Pinky est l’équivalent du compteur Linky, à ceci près qu’il se destine exclusivement aux collectivités et non aux particuliers, comme c’est le cas du boîtier vert. En effet, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis a mis au point ces compteurs communicants afin d’améliorer la gestion énergétique à l’échelle des immeubles.
Quelle différence avec le compteur Linky ?
La différence de couleur entre les deux compteurs (vert pour Linky et rose pour Pinky) n’est pas le seul critère qui les sépare. Il semblerait que le petit frère du boîtier vert possède des fonctionnalités plus avancées que son aîné.
Tout d’abord, le compteur Pinky utilise la technologie CPL (Courant Porteur en Ligne) pour la transmission des données en temps réel : “l’un des avantages de Pinky est de ne pas avoir besoin de couverture réseau, comme la 4G, puisque c’est le CPL qui est utilisé pour transmettre la donnée toutes les dix minutes”, a expliqué Yves Barlier, directeur national en charge des smartgrids chez Enedis.
De manière générale, les informations collectées par le compteur Pinky sont beaucoup plus fines que sur un compteur Linky. L’appareil rose est en effet capable de connaître :
- les niveaux de tension ;
- les intensités du courant ;
- la température ambiante ;
- la charge des transformateurs.
Ces éléments permettent d’obtenir une vision beaucoup plus complète pour suivre la consommation d’énergie au niveau de l’immeuble ou du quartier, d’optimiser la gestion d’énergie et la sécurisation de l'infrastructure.
A quoi sert ce nouveau compteur Pinky ?
L’installation du compteur Pinky est un outil qui devrait permettre d’accélérer la transition énergétique des collectivités en leur permettant de mieux visualiser et comprendre leurs consommations et productions électriques (le cas échéant).
Optimiser la consommation d'électricité à grande échelle
“Pour les gestionnaires d’immeubles, Pinky servira à améliorer leur efficacité énergétique en analysant ce qui cause les plus grosses consommations ou en détectant des anomalies” continue d’expliquer Yves Barlier.
Tout comme Linky, le compteur rose donne des informations sur la consommation d’électricité. Avec Pinky, les gestionnaires de la structure (qu’elle soit résidentielle ou commerciale) peuvent identifier les surconsommations et intervenir à la source pour réduire les factures. Par exemple, ce nouveau compteur intelligent est capable d’éteindre à distance un système de chauffage jugé trop énergivore de façon à réaliser des économies d’énergie.
Optimiser les flux d’électricité
“Pinky est un outil indispensable car plus l’on veut se focaliser sur l’énergie locale, plus la production est variable” achève Yves Barlier. Certaines collectivités produisent leur propre électricité grâce à la mise en place de projets photovoltaïques tels que les fermes solaires. Toutefois, il s’agit d’une production électrique fluctuante puisqu’elle est soumise aux aléas météorologiques (rayons du soleil) : on dit que c’est une énergie intermittente. Avec le compteur Pinky, il est désormais possible de consommer l’électricité produite au meilleur moment (lorsque le soleil est à son zénith par exemple) afin de réduire les pertes ou de limiter le stockage, qui est très coûteux. Pinky contribue donc à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande.
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Préparer le tout électrique
Les nouvelles copropriétés ont l'obligation légale d'équiper leurs parkings de bornes de recharge pour voiture électrique. Le compteur Pinky est donc un allié de taille pour les gestionnaires d’immeubles souhaitant rester en conformité réglementaire. Grâce à ses technologies avancées, Pinky aide les syndics à choisir les meilleurs emplacements pour les bornes, garantit le bon approvisionnement en énergie pour recharger sa voiture électrique et réduit les risques liés à l’installation électrique (détection de problème potentiel).
Où en est le déploiement des compteurs Pinky ?
Le déploiement des compteurs Pinky a commencé en 2018. Enedis prévoit l’installation de plus de 5000 unités d’ici à fin 2023. Les grandes métropoles de Montpellier, Lyon, Bordeaux, Nice et Paris ont déjà fait le choix d’intégrer cet outil de la transition énergétique à leur politique énergétique locale. Encore en phase de test, son retour sur investissement devrait être calculé en 2024 et donner lieu à un déploiement massif selon les résultats obtenus.
Peut-on refuser l’installation du compteur Pinky dans son immeuble ?
Tout comme il n’est pas possible de refuser l’installation d’un compteur Linky au sein de son logement, il n’est pas non plus possible de s’opposer à la pose d’un compteur Pinky au sein de son immeuble. En effet, les deux compteurs sont la propriété d’Enedis et non celle du syndicat de copropriétaires.
Le compteur Pinky présente-t-il un risque pour les locataires de l’immeuble ?
Le compteur Pinky fonctionne de manière similaire au compteur Linky : il repose sur la technologie CPL qui utilise des ondes électromagnétiques bien moins puissantes que celles d’autres appareils électriques pour transmettre les données : “ À 50 centimètres, Linky émet 36 fois moins d'ondes électromagnétiques qu'une ampoule à basse consommation et environ 5 fois moins qu'un ordinateur, le tout en restant largement en dessous des limites réglementaires, bien sûr », souligne Jean-François Finck, délégué territorial chez EDF. Des chiffres confirmés par l'Agence nationale des fréquences (ANFR).
