Une surproduction éolienne et solaire
Parmi les différentes énergies renouvelables (EnR) développées en France, l’éolien et le solaire font partie de celles qui progressent le plus ces dernières années. D’après le bilan 2023 de la production d’électricité issue des EnR, les énergies solaire photovoltaïque et éolienne occupent une part de plus en plus importante dans le mix énergétique français. Découvrons en chiffres un état des lieux de cette production en 2024.
Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), la production d’électricité renouvelable a continué sa progression au premier semestre 2024, avec un essor des énergies solaires et éoliennes :
- une production d’origine éolienne (terrestre et en mer) de 25,5 TWh, soit une augmentation de 3% (0,8 TWh) par rapport à la même période en 2023 ;
- une production d’origine solaire de 11,4 TWh, soit une augmentation de 5% (0,5 TWh) par rapport à la même période en 2023, égalant pour la première fois la production thermique fossile (laquelle n’a jamais été aussi faible depuis les années 1950, rapporte RTE).
Pourquoi parle-t-on de surproduction ? Parfois, la production d’électricité éolienne et solaire est supérieure à la demande. Une telle différence entre production et consommation d’électricité affecte la sécurité du réseau, ce pourquoi cette production renouvelable doit momentanément être bridée, en la modulant à la baisse.
Pour la première fois en Europe, les énergies éolienne et solaire ont produit davantage d’électricité que les énergies fossiles ! Le think tank britannique Ember Climate, spécialiste des questions liées au climat et à l’énergie, indique la part de ces deux énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’Union Européenne : 30% au premier semestre 2024, contre 27% à la même période en 2023. Selon ces données, la diminution de la part des énergies fossiles dans le mix de l’UE sur cette période est principalement dûe à la croissance de l’éolien et du solaire.
Que se passe-t-il en cas de surproduction ?
En France, on assiste de plus en plus souvent à une production électrique bas-carbone abondante, une surproduction qui a lieu à des moments où la consommation d’électricité est faible. L’une des conséquences de cette surproduction (outre la sécurité du réseau) se porte au niveau des prix de l’électricité. Effectivement, lorsque la consommation électrique chute (la nuit, par exemple), cela peut conduire à des épisodes de prix négatifs sur le marché de gros. D’après RTE, ce phénomène s'est multiplié au premier semestre 2024, avec 233 heures à prix négatifs, contre seulement 53 heures l’année précédente.
Quoiqu’il en soit, que faire de cette production d’énergie excédentaire ? Pour assurer la sécurité du système électrique, le gestionnaire du réseau est contraint d’écrêter la production en fonction des besoins. Autrement dit, l’électricité produite n’est plus envoyée sur le réseau électrique national, pour ne pas faire faillir ce dernier.
Concrètement, il existe différentes façons de brider une surproduction, en fonction du type d’énergie à son origine :
- Dans le cas de l’énergie hydraulique, par exemple, on utilise des STEP (Stations de transfert d’énergie par pompage) qui permettent de stocker de l’électricité afin de maintenir un équilibre sur le réseau ;
- Concernant l’énergie éolienne, on procède au “curtailment” : on réduit la puissance du parc éolien en modifiant l’orientation des pales. En ayant moins de prise au vent, la vitesse de rotation et donc, la production d’électricité, diminuent ;
- La France exporte une partie de l’électricité produite vers d’autres pays voisins en Europe. Au premier semestre 2024, le record d’exportations nettes du pays a d’ailleurs été dépassé avec 43 TWh nets exportés (selon RTE).
Malgré les défis qu’elle comporte, la surproduction éolienne et solaire, qui survient de manière croissante, n’est pas un phénomène problématique dans la mesure où notre transition énergétique est loin d’être achevée. Au contraire, cela représente une opportunité de décarboner le mix énergétique français afin d’atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050.
Produire davantage d’électricité que l’on en consomme : cela arrive aussi bien à l’échelle nationale qu’à plus petite échelle. Et oui ! Si vous possédez chez vous des panneaux photovoltaïques et avez fait le choix de l’autoconsommation solaire, alors vous pouvez être confronté à cette problématique. Quelle est la solution ? Opter pour une autoconsommation avec revente de surplus, soit vendre l’excédent d’électricité produite à un opérateur comme EDF.
Surproduction : une opportunité pour la transition énergétique
En quoi la surproduction éolienne et solaire est-elle une clé pour la transition énergétique ? Tout d’abord, comme le rappelle le GIEC, ces deux énergies renouvelables sont un important levier d’action contre le changement climatique.
En effet, si l’on assiste aujourd’hui à une surproduction, c’est car notre consommation d’électricité est insuffisante pour que le réseau s’équilibre. Pour le moment, on observe encore un décalage entre le développement des EnR et l’électrification de nos usages, qui traduit un manque de flexibilité du système électrique.
Qu’est-ce que cela signifie ? Et bien, il s’agit d’une opportunité pour électrifier davantage nos usages quotidiens en utilisant une énergie bas-carbone plutôt qu’une énergie fossile. Ainsi, l’éolien et le solaire peuvent contribuer à ce changement, mais ce ne sont pas les seuls facteurs à prendre en compte.
Par exemple, pour que le plus grand nombre de ménages se tournent vers des technologies électriques, il sera peut-être nécessaire d’augmenter les aides financières à leur disposition. Parmi les dispositifs à adopter, les véhicules électriques et les pompes à chaleur (PAC) font partie des équipements phares de cette transition vers une électricité bas-carbone.
Participez à votre échelle à la transition énergétique en choisissant de consommer une électricité verte ! Chez Alpiq, il est même possible de choisir la part d’énergie verte de votre contrat (entre 0 et 100%). Renseignez-vous sur nos offres et bénéficiez d’un tarif plus avantageux que le tarif bleu d’EDF.