Qu’est-ce que la neutralité carbone ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la neutralité carbone ne signifie pas qu’il n’y a plus aucune émission de gaz à effet de serre (GES). Atteindre le « zéro » émission n’est pas possible puisque certaines activités émettent de manière inévitable des GES (comme du méthane dans l’agriculture par exemple). 

En outre, la définition donnée par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) de la neutralité carbone est la suivante : 

« Situation dans laquelle les émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont compensées par les éliminations anthropiques au cours d’une période donnée ».

Concrètement, la neutralité carbone consiste à trouver l’équilibre entre les émissions de carbone générées par l’activité humaine et l’absorption naturelle du carbone de l’atmosphère par ce qu’on appelle les « puits de carbone ».

Un puits de carbone est un réservoir qui permet soit de détruire, soit de stocker sous une autre forme le carbone contenu dans l’atmosphère. Les principaux puits de carbone sont les océans, les forêts et le sol. Par exemple, le CO2 dissous dans les océans est entraîné vers les eaux profondes et stocké durant plusieurs centaines d’années, tandis que les forêts rejettent de l’oxygène après avoir transformé le dioxyde de carbone qu’elles ont absorbées par photosynthèse.

La compensation carbone (aussi appelée la contribution carbone) est un mécanisme par lequel une entreprise, une collectivité locale, ou même un particulier, soutient des projets économes en gaz à effet de serre (souvent menés dans les pays en développement mais aussi dans certains pays industrialisés), comme par exemple la préservation des forêts, la valorisation d’ordures ménagères, la diffusion de foyers améliorés, l’utilisation de digesteurs à biogaz, etc.

Concrètement donc, au sein de ces projets, les émissions de CO2 évitées par rapport à un scénario de référence sont converties en « crédits carbone ». Ces crédits carbone sont ensuite achetés par les entreprises, collectivités ou particuliers qui le souhaitent.

Il est tout de même bon de noter que la compensation carbone n’est pas suffisante à atteindre les objectifs de neutralité carbone. Ce mécanisme doit être accompagné d’une démarche plus globale de réduction des émissions de CO2 (c’est d’ailleurs pour cette raison que l’on parle de plus en plus de « contribution » carbone).

Contrairement aux idées reçues, la compensation carbone n’est pas considérée comme du greenwashing (ou écoblanchiment en français) car elle a pour but d’apporter des financements à des projets ayant un réel impact sur la transition écologique. Et les projets financés doivent répondre à des critères stricts et vérifiés. 

Si vous souhaitez adopter une démarche de contribution carbone, vous devez respecter plusieurs étapes : 

• Dans un premier temps, il vous faut calculer votre empreinte carbone (plusieurs acteurs vous proposent de réaliser des tests pour déterminer votre empreinte carbone) ;
• Réduisez votre empreinte carbone au maximum en adoptant les bons gestes : limitez les trajets en voiture, votre consommation de viande, privilégiez les produits de saison, etc. ;
• Financez des projets de diminution ou de séquestration d’émissions de GES pour contribuer à la neutralité carbone en France ou dans le monde ;
• Communiquez sur votre démarche auprès de votre entourage pour promouvoir le concept de contribution carbone.

C’est un fait, l’impact de l’activité humaine sur l’environnement est néfaste et doit être corrigé au plus vite pour lutter au mieux contre le changement climatique. Ce sont d’ailleurs les conclusions du 6ème rapport du GIEC qui met en exergue les effets actuels du réchauffement climatique sur les populations : la baisse de disponibilité des ressources en nourriture et en eau, l’impact sur la santé des populations et la diminution des aires de répartition des espèces végétales et animales. Selon les experts, ces effets sont déjà irrémédiables, même si l’on parvenait à limiter la hausse des températures à 1,5°C comme le fixe l’accord de Paris. 

Pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire considérablement les émissions de GES, la Commission européenne a adopté un certain nombre de lois visant à adapter la politique de l’UE en matière d’énergie, de climat, de transport et de fiscalité appelées « Pacte vert pour l’Europe ». Le principal objectif étant d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.

D’autres objectifs ont été fixés et notamment : 

• Réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 60 % par rapport à 1990 d’ici 2030 ; 
• Tous les états membres doivent eux-mêmes devenir neutres en carbone et, passer 2050, il faudra davantage de CO2 extrait que rejeté dans l’atmosphère ;

Supprimer progressivement les subventions destinées aux énergies fossiles d’ici 2025.