Evolution du prix de l'électricité

Comme l’avait promis Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, en fin d’année 2023, la hausse du tarif réglementé de vente ne dépasse pas les 10 % au 1^er février 2024.

Cependant, l’augmentation n’est pas la même selon le contrat d’électricité souscrit. 

En effet, cette hausse du prix de l’électricité intervient suite à la réévaluation de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE). Pour rappel, le Gouvernement avait considérablement baissé cette taxe dans le cadre du bouclier tarifaire mis en place pour protéger les consommateurs face à la flambée des prix de l’énergie. 

Le Gouvernement l’avait également annoncé : le bouclier tarifaire est amené à disparaître progressivement. C’est pour cette raison que la TICFE augmente au 1^er février 2024 : de 1 € le MWh, elle passe à 21 € le MWh. 

Cette mesure a pour conséquence d’entraîner une hausse différente selon l’option tarifaire souscrite par le client. 

En effet, lorsqu’il souscrit un contrat de fourniture d’électricité, le client peut généralement choisir entre le tarif « Base » (pour lequel le prix est identique, quel que soit le moment de la journée) ou le tarif « Heures pleines / heures creuses » (dont le prix est plus intéressant sur les créneaux d’heures creuses).

Ainsi, le prix de l’électricité augmente de :

• 8,6 % pour les contrats d’électricité en option « Base » ;
• 9,8 % pour les contrats d’électricité en option « Heures pleines / heures creuses ».

A priori, c’est la seule augmentation du prix de l’électricité à prévoir en 2024, la prochaine devrait avoir lieu en février 2025.

En janvier 2023, le prix de l’électricité sur le marché de gros est même retombé à 137 €/MWh. Cette baisse s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs et notamment : 

• Des températures hivernales douces ;
• Une baisse de la consommation de gaz des états membres de l’Union européenne ;
• Une stratégie de sobriété énergétique adoptée non seulement par les entreprises et les collectivités, mais aussi les clients particuliers, etc. 

Cependant, cette baisse ne suffit pas, à court terme, à voir la facture des Français diminuer. On vous explique.

Pour préserver le pouvoir d’achat des ménages en 2023, le gouvernement français a décidé de prolonger le bouclier tarifaire mis en place en 2022. Seulement, ce bouclier tarifaire coûte cher et doit prendre fin petit à petit.

Ainsi, au 1^er août 2023, le prix de l’électricité a augmenté de 10 % environ. 

Le prix du kWh au 1er août 2023 (pour une puissance souscrite de 6 kVA) est alors de :

• 0,2276 €/kWh au tarif « Base » (pour un prix de l’abonnement de 12,44 €/mois) ;
• 0,2460 €/kWh au tarif « Heures pleines » (pour un prix de l’abonnement de 12,85 €/mois) ;
• 0,1828 €/kWh au tarif « Heures creuses » (pour un prix de l’abonnement de 12,85 €/mois).

Au 1er février 2023, le prix du kWh d’électricité (tout comme celui du gaz a augmenté au 1er janvier 2023) avait déjà augmenté de 15 % seulement.

À titre de comparaison, le prix du kWh au 1er février 2023 (pour une puissance souscrite de 6 kVA) était alors de :

• 0,2062 €/kWh au tarif « Base » (pour un prix de l’abonnement de 11,93 €/mois) ;
• 0,2228 €/kWh au tarif « Heures pleines » (pour un prix de l’abonnement de 12,35 €/mois) ;
• 0,1615 €/kWh au tarif « Heures creuses » (pour un prix de l’abonnement de 12,35 €/mois).

En 2022, dans un contexte énergétique déjà complexe, la guerre en Ukraine a créé de plus en plus de tensions sur le marché de l’énergie et les prix du gaz et de l’électricité se sont envolés. Pour rappel, le prix de gros de l’électricité est passé de 50 €/MWh au début de l’année 2021, à 222 €/MWh en décembre 2021 et à 700 €/MWh au cours de l’été 2022.

Pourtant, grâce au bouclier tarifaire mis en place par les pouvoirs publics, le prix de l’électricité n’a connu qu’une hausse de 4 % au 1er février 2022. 

En 2021, le prix du kWh d’électricité avait déjà connu deux hausses successives : 

• Une hausse de + 0,48 % TTC au 1er août 2021 pour les clients particuliers (+ 0,38 % pour les clients professionnels) ;
• Une hausse de + 1,61 % TTC au 1er février 2021 pour les clients particuliers (+ 2,61 % pour les clients professionnels).

En 2021, l’énergie a connu une hausse exceptionnelle des prix, et notamment le gaz et l’électricité. Comment expliquer ces augmentations historiques ?

La hausse du prix de l’électricité en 2022

La hausse prévue du prix de l’électricité au 1er février 2022 s’explique principalement par une conjonction de plusieurs facteurs défavorables. 

Tout d’abord par l’explosion du prix du gaz au cours de l’année 2021. Il faut savoir que le tarif réglementé de vente du gaz et de l’électricité est directement lié aux coûts de production, et donc au marché de gros. La forte hausse du prix du gaz a entraîné l’envolée des prix sur le marché de gros. Or, le marché de gros représente environ 30 % des coûts des fournisseurs alternatifs (concurrents d’EDF) puisque ces derniers se voient dans l’obligation de se fournir en partie sur le marché de gros pour approvisionner leurs clients en électricité. 

La hausse du prix de l’électricité est également directement liée aux quotas de CO2. Lorsqu’un producteur d’électricité fabrique de l’électricité carbonée, il faut qu’il compense avec un certain nombre de quotas. Or, le prix de ces quotas de CO2 (fixés par la Commission européenne), a fortement augmenté : la tonne de CO2 s’échangeant en fin d’année 2021 à plus de 60 € (contre moins de 25 € au début de l’année 2021). Or, la production d’électricité de l’Europe est encore fortement carbonée. 

Enfin, il n’y a pas eu assez de vent en Europe du Nord en 2021, entraînant un rendement plus faible des installations éoliennes. 

L’augmentation du prix du gaz en 2021

Les hausses successives de 2021 concernant le prix du gaz s’expliquent par la conjonction de plusieurs facteurs : 

• Des difficultés d’approvisionnement : les principaux fournisseurs de gaz naturel de la France (et de l’Europe) ne pouvaient pas augmenter l’exploitation afin de répondre à la demande ;
• La hausse du prix de la molécule de gaz naturel sur le plan mondial, due en grande partie à une forte demande provenant d’Asie ;
• Un niveau de stockage européen du gaz très bas, en raison principalement d’un hiver 2020/2021 long et froid.