Précarité énergétique : où en est-on en 2023 en France ?

Cela vous est déjà arrivé de ne pas allumer le chauffage en hiver par peur de faire flamber la facture d’énergie ? Dans ce cas, vous faites partie des 84 % de foyers qui se disent préoccupés par leurs dépenses énergétiques. Avec la hausse des prix de l’électricité et du gaz, de plus en plus de français se retrouvent en situation de précarité énergétique. Mais que se cache-t-il exactement derrière ce terme ?

Qu’est-ce que la précarité énergétique ?

La loi Grenelle 2 du 10 juillet 2010 donne une définition officielle de la précarité énergétique : “est en situation de précarité énergétique [...] une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat.” (1)

Les indicateurs révélateurs de la précarité énergétique

L'observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) est un organisme fondé en 2011 dont la mission est d’étudier ce phénomène, d’en partager les résultats au grand public afin de trouver des solutions pour l’éradiquer. Tous les ans, l’ONPE publie un tableau de bord de la précarité énergétique qui s’appuie sur trois indicateurs fiables (2) : 

  • TEE ou taux d’effort énergétique : tout foyer appartenant aux 3 premiers déciles de revenus (soit les 30 % de français les plus modestes) et dont les dépenses énergétiques représentent plus de 8 % du revenu sont considérés en situation de précarité énergétique ; 
  • BRDE ou bas revenus dépenses élevées : les ménages aux revenus faibles (inférieurs au seuil de pauvreté) et dont les dépenses énergie rapportées à la taille du logement (m2) et à la composition familiale (UC) sont supérieures à la médiane nationale sont également considérés en situation de précarité énergétique ;
  • FROID : les français qui déclarent avoir eu froid pendant au moins 24 heures dans leur logement au cours de l’hiver précédent le sondage sont aussi considérés en situation de précarité énergétique.

Quelles sont les causes de la précarité énergétique ? 

La précarité énergétique est causée par plusieurs facteurs dont le principal est lié aux difficultés financières. Dans le Tableau de bord de la précarité énergétique Edition 2e semestre 2022 - 22 mars 2023 de l’ONPE (2), on apprend que : 

  • 22 % des français déclarent avoir souffert du froid au cours de l’hiver 2021-2022 pendant au moins 24 heures et 37 % déclarent que la raison est financière ;
  • 69 % déclarent avoir baissé le chauffage pour ne pas payer de factures trop salées ; 
  • 11,9 % des plus modestes déclarent avoir dépensé plus de 8 % de leurs revenus pour payer des factures d'énergie pour leur logement en 2021.

Si le critère économies sur la facture est prédominant, on trouve également d’autres causes menant à la précarité énergétique.

  • une mauvaise isolation : 5,2 millions de logements en France sont des passoires thermiques (étiquette F et G du Diagnostic de Performance Energétique ou DPE). Ces habitations laissent passer le froid et l’humidité via les ponts thermiques malgré le chauffage. Cela fait flamber les factures d’énergie que certains foyers modestes ne sont pas en mesure de régler, surtout en situation de hausse des prix de l’électricité et du gaz.

  • une augmentation des températures : les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et violentes et les ménages les plus modestes n’ont pas toujours les moyens d’investir dans un système de climatisation. En 2020, 52 % des français déclarent ainsi avoir souffert du chaud pendant au moins 24 heures du fait de la canicule et du manque d’isolation (3). En effet, une bonne isolation permet de conserver la fraîcheur !

  • une augmentation du prix des carburants : Wimoov et la Fondation pour la Nature et l’Homme ont créé un indicateur “précarité mobile” pour leur baromètre des mobilités du quotidien. Dans cette étude, on apprend que 13,3 millions de français sont concernés par ce phénomène, dont 3,6 millions sont en situation de “précarité carburant” (4) : c’est-à-dire qu’ils possèdent de faibles revenus avec des dépenses élevées en carburant qui les obligent à restreindre leur déplacement.
image description

Comment lutter contre la précarité énergétique ?

La précarité énergétique est un fléau que souhaite combattre le gouvernement. Pour cela, l’Etat a mis en place une batterie de mesures que nous allons vous présenter mais sachez qu’il existe également d’autres moyens alternatifs tout aussi efficaces.

Choisir un fournisseur d’énergie moins cher 

La première chose à faire pour sortir de la précarité énergétique est de faire baisser la facture d’électricité ou de gaz. Or, c’est chose possible en optant pour le fournisseur d’énergie le plus adapté à votre consommation énergétique. Si le bouclier tarifaire du Tarif Bleu d’EDF était intéressant pour faire des économies en pleine hausse des prix de l’énergie, aujourd’hui c’est moins le cas. 

D’autres offres avec des réductions par rapport au tarif réglementé (TRV) existent ! Alpiq propose par exemple un prix du kWh d’électricité 4 % inférieur au TRV. Cela représente une économie de 89 euros sur la facture annuelle pour une maison de 110 mètres carrés. De quoi vous rassurer au moment d’allumer le chauffage au plus fort de l’hiver. Alors changez dès maintenant de fournisseur

Rénover son logement grâce aux aides de l’Etat 

Nous le disions tout à l’heure, les logements mal isolés sont responsables de déperditions thermiques qui font grimper la facture d’énergie et causent une sensation de froid… qui mène in fine à la précarité énergétique. Afin de lutter contre ce fléau, le gouvernement a mis en place un panel d’aides financières à destination des foyers les plus modestes pour les aides à rénover leurs logements : 

  • MaPrimeRénov’ : elle prend la forme d’une prime qui permet de couvrir certains travaux d’isolation ou l’achat d’un chauffage performant et peu émetteur de gaz à effet de serre comme une pompe à chaleur ou climatiseur réversible ;
  • les Certificats d’Economie d’Energie (CEE) : proposées par les fournisseurs d’énergie, les primes énergie CEE permettent aussi de réduire la facture des travaux de rénovation énergétique d’un particulier aux ressources faibles ; 
  • les chèques énergie : chèque énergie classique, chèque au fioul, chèque bois… en fonction du combustible utilisé, le gouvernement a envoyé aux foyers modestes des chèques d’un montant d’une centaine d’euros pour les aider à payer leurs factures d'énergie.

Adopter des éco-gestes au quotidien 

“Il n'y a pas de petits gestes” d’après Yann Arthus Bertrand. Réduire son chauffage d’un degré, installer un thermostat connecté pour programmer son lancement en heures creuses ou encore laver son linge en programme éco… ces éco gestes simples peuvent être réalisés par des foyers modestes ou aisés sans aucune incidence sur le confort de vie et permettre d’effectuer des économies sur la facture. Par ailleurs, ils sont bons pour la planète puisqu’ils permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique ! Alors pourquoi s’en priver ?

Sommaire