Énergies renouvelables : quels objectifs à horizon 2030 pour l'UE ?

L’intérêt de développer les énergies renouvelables n’est plus à démontrer et celles-ci prennent une part de plus en plus importante dans le mix énergétique français, et au niveau européen. Pour aller plus loin dans la démarche, la Commission européenne propose de fixer l’objectif de renouvelables dans le bouquet énergétique de l’Union européenne à 45 % à horizon 2030. On vous explique tout dans cet article.

Qu’est-ce qu’une énergie renouvelable ?

Une énergie est dite renouvelable lorsqu’elle est issue d’une source renouvelée naturellement. Elle s’oppose aux énergies non renouvelables dont les stocks s’amenuisent au fil du temps.

Ainsi, les énergies renouvelables (EnR) permettent de produire de l’électricité, mais aussi du froid ou de la chaleur par exemple, en utilisant une source renouvelable. On compte 5 grandes familles d’EnR :

  • L’énergie solaire (le rayonnement du soleil) ;
  • L’énergie éolienne (la force du vent) ;
  • L’énergie hydraulique (la force des chutes d’eau) ;
  • La biomasse (les cycles de la matière vivante végétale et animale) ;
  • La géothermie (la chaleur du sol).

Le défi en matière de développement durable est d’augmenter la part de ces EnR dans le mix énergétique de la France (et plus largement de l’UE). 

Pour rappel, la France (tout comme l’UE) utilise différentes sources pour produire son énergie : le pétrole, le nucléaire, le gaz, le solaire, etc. Chacune de ces énergies représente une certaine proportion dans la production et la consommation d’énergie globale, qui varie d’une année sur l’autre. C’est ce qu’on appelle le « mix énergétique » (ou le « bouquet énergétique »).

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Quel cadre réglementaire pour les énergies renouvelables en France ?

Dans un contexte où la demande en énergie est de plus en plus forte, où les ressources fossiles s’épuisent et où la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) devient une réelle nécessité pour la préservation de l’environnement, le développement des énergies renouvelables représente un enjeu incontournable.

Pour parvenir à développer rapidement et efficacement ces EnR, la France, comme l’ensemble des pays membres de l’Union européenne (UE), se sont fixé des objectifs ambitieux en matière de développement des EnR. Ces objectifs sont ensuite précisés dans un certain nombre de réglementations applicables au niveau de la France et de l’UE comme par exemple la loi relative à l'énergie et au climat de 2019, la directive 2009/28/CE, le plan pluriannuel de l’énergie (PPE) ou encore le plan REPowerEU.

Le saviez-vous ?

Le développement des EnR est également essentiel pour la santé des populations. La pollution de l’air représente par exemple 48 000 décès prématurés en France chaque année. Ces chiffres sont principalement dus à l’utilisation d’énergies fossiles, dont la combustion libère des particules fines, nocives pour la santé.

État des lieux actuel des énergies renouvelables en France

En 2021, les EnR représentent une part de 19,3 % dans la consommation finale brute d’énergie en France. Le bois représente 35,1 % de la consommation d’énergie primaire issue de ressources renouvelables, suivi par :

  • L’hydraulique : 16,2 % ; 
  • Les pompes à chaleur : 11,9 % ;
  • L’éolien : 10,3 % ;
  • Les biocarburants : 10 % ;
  • Le biogaz : 4,4 % ;
  • Le photovoltaïque : 4,2 % ;
  • Les déchets renouvelables : 4 % ;
  • Autres EnR (solaire thermique, géothermie…) : 3,8 %. 
Bon à savoir

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Des objectifs divergents pour 2030

À l’origine, la loi relative à l’énergie et au climat de 2019 fixait l’objectif à 33 % d’EnR, à horizon 2030, au sein de l’UE. Mais la crise énergétique actuelle a incité la Commission européenne à revoir cet objectif à la hausse. 

En juillet 2021, la Commission européenne avait proposé une première revalorisation du taux d’EnR dans le mix énergétique de l’UE à 40 % d’ici 2030. Cet objectif visait principalement à rendre l’UE plus indépendante en matière d’énergie et à se libérer peu à peu des énergies fossiles. 

Mais la guerre en Ukraine de 2022 a rendu le contexte énergétique encore plus complexe et le risque pour la sécurité énergétique de l’UE bien plus grand. C’est pour cette raison que la Commission européenne propose finalement l’objectif de 45 % de renouvelables dans le bouquet énergétique de l’Union européenne d’ici 2030. Ce nouvel objectif vise à renforcer la souveraineté énergétique de l’UE face à la réduction des exportations de gaz provenant de Russie, vers l’Europe.

Le saviez-vous ?

En 2021, la Russie a été à l’origine de presque 45 % de la consommation totale de gaz importé par l’Union européenne. La Norvège arrivait derrière avec 23 %, l’Algérie 12 %, les États-Unis 6 % et le Qatar 5 %.

Les autres mesures à horizon 2030

Pour s’affranchir définitivement des importations en énergie provenant de Russie, la Commission européenne a défini deux ambitions majeures, au-delà de passer le taux d’EnR de 40 à 45 % d’ici 2030

  • Investir près de 300 milliards d’euros dans le secteur des énergies renouvelables ;
  • Produire 20 millions de tonnes d’hydrogène vert en plus d’ici 2030.

Ces objectifs ont été fixés dans un contexte de crise énergétique où la dépendance de l’UE aux importations russes représente un réel risque pour la sécurité énergétique de tous les États membres. Et comme l’a déclaré Ursula von der Leyen : « Il ne s’agit pas seulement d’une guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. C’est une guerre contre notre énergie, une guerre contre notre économie, une guerre contre nos valeurs et une guerre contre notre avenir ».

Pour autant, à ce stade, de nombreux États membres de l’UE sont encore réticents à passer l’objectif de 40 à 45 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, au vu des efforts supplémentaires à fournir pour l’atteindre.

Bon à savoir

En 2021, en France, la consommation finale d’électricité s’élevait à 1627 TWh. 55 % de cette énergie a été produite sur le territoire français.

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