Panneaux solaires : comment vendre son électricité ?
Un consommateur particulier a plusieurs options quant à la vente d’électricité. Il peut opter pour deux dispositifs :
- L’autoconsommation avec vente du surplus ;
- La vente totale de la production d’énergie solaire.
Voyons dans le détail les spécificités de chaque formule.
Le rachat partiel : l’autoconsommation avec vente du surplus
L’autoconsommation avec vente du surplus reste le choix le plus fréquent. Il s’agit de consommer une partie de l’électricité produite à des fins personnelles. L’excédent peut être revendu en obligation d’achat (OA solaire) et injecté sur le réseau d’Enedis. Ce faisant, on peut générer des revenus passifs et rentabiliser plus vite son installation.
La vente totale
La vente totale consiste à revendre toute la production réalisée par les panneaux solaires. Le ménage ne consomme pas sa production d’électricité, il ne peut donc pas réduire sa facture énergétique par le biais de l’autoconsommation.
Quid de la location de toiture ?
La location de toiture permet à un particulier de louer l’espace sur son toit à un tiers pour y installer des panneaux photovoltaïques. Ce dernier peut alors vendre l’électricité produite. Le bailleur, quant à lui, ne tire pas directement profit de la vente d’électricité, mais des loyers perçus dans le cadre du bail.
La vente d’électricité : une pratique encadrée
La vente d'électricité est régie par l’article L314 du Code de l’Énergie. Les différentes dispositions du texte présentent le mécanisme de l’obligation d’achat et les modalités d’application du tarif d’achat.
L’obligation d’achat
Pour vendre l’électricité produite, un consommateur peut faire appel au dispositif de l’obligation d’achat. Comme l’explique l’Ademe « Une obligation d’achat est un contrat dans lequel l’État s’engage auprès d’un producteur d’énergies renouvelables à acheter l’électricité qu’il injecte sur le réseau à un prix déterminé et pour une durée déterminée. ». Cet engagement s’opère par le biais d’EDF OA ou d’autres fournisseurs détenteurs d’un agrément.
De cette manière, les ménages peuvent revendre leur électricité au réseau. Ces contrats sont signés sur une durée de 20 ans maximum à un prix déterminé par les autorités publiques.
Le tarif de rachat photovoltaïque
Le tarif de rachat est fixé par l’État. Il est révisé chaque trimestre. Qui dit révision, ne dit pas forcément changement. En pratique, le prix du kWh en revente du surplus reste stable. Le tarif de rachat de la vente en totalité, de son côté, évolue régulièrement.
Barème des tarifs d’achat solaire jusqu’au 31/07/2022
Puissance de l’installation |
Tarif d’achat de la vente du surplus €/kWh |
Tarif d’achat de la vente en totalité €/kWh |
≤ 3 kWc |
0,10 € / kWh |
0,1814 € / kWh |
≤ 9 kWc |
0,10 € / kWh |
0,1542 € / kWh |
≤ 36 kWc |
0,06 € / kW |
0,1115 € / kWh |
Rachat total ou partiel : comparaison de la vente totale et de la vente du surplus
Est-il plus intéressant de revendre la totalité de l’électricité ou d’en consommer une partie ? Cela dépend de votre consommation, de votre production solaire et de votre taux d’autoconsommation.
Calculer la production solaire
Pour calculer la production de votre installation photovoltaïque, il faut prendre en compte :
- L’ensoleillement ;
- La puissance de l’installation.
Afin de connaître le taux d’ensoleillement de votre région, vous pouvez vous baser sur la carte des gisements solaires ci-dessous.
Il suffit de multiplier le nombre de kWc installé par la production annuelle de votre région. Ainsi, si vous installez 3 kWc de panneaux solaires à Nantes, vous pourrez produire jusqu’à 3300 kWh d’électricité à l’année. Pour avoir un résultat plus précis, on retire 15% à ce chiffre. Cela correspond aux pertes de rendement du fait d’intempéries.
3300 x 0,85% = 2 805 kWh.
Estimer sa consommation
La deuxième chose à faire est d’estimer sa consommation. Pour cela, vous pouvez :
- utiliser le suivi de consommation mis en place avec le compteur Linky ;
- reprendre vos factures d’électricité ;
- réaliser une simulation de consommation grâce à un outil en ligne.
En sachant combien vous consommez, il sera facile de calculer les économies réalisées grâce à la vente d’énergie.
Calculer le taux d’autoconsommation
Il s’agit de mesurer de combien vous pouvez réduire la facture d’énergie en consommant votre propre électricité verte. En moyenne, le taux d’autoconsommation se situe autour de 20 % à 30%. Il peut monter à 70% à l’aide de gestionnaires d’énergie. Ces boitiers domotiques lancent vos appareils électroniques comme le lave-linge ou le lave-vaisselle lorsque le panneau produit. On optimise ainsi sa consommation.
Simulation vente totale contre vente du surplus
Prenons maintenant un exemple. Une maison de 100 m2 à Nantes dispose d’une installation solaire de 3 kWc. Elle produit 2 805 kWh d’électricité par an. Sa facture d’électricité est portée à 8000 kWh par an environ. Au tarif réglementé de l’électricité, le Tarif Bleu d’EDF, cela représente 1392 € d’électricité par an (avec un compteur en option base de 9 kVA, le prix du kWh d’électricité étant porté à 0,1740 €).
La famille consomme 30% de l’électricité produite, soit 842 kWh par an. Ainsi, elle économise 146,5 euros par an. En plus, elle vend 1963 kWh d’électricité au réseau, elle génère un revenu passif de 193,6 €.
Si elle revend la totalité de l’électricité produite, elle engage un gain annuel de 508,83 € par an (2805 x 0,1814 € = 508,827) . Pour elle, il est donc plus intéressant de revendre en totalité.
Avant de choisir l’une ou l’autre des formules, il est donc important de calculer la rentabilité sur le long terme de votre investissement photovoltaïque.
Les personnes qui choisissent la vente d’électricité avec surplus peuvent bénéficier d’une prime à l’autoconsommation. En revanche, celle-ci ne sera pas octroyée pour les projets de vente totale.