Rappel sur ce qu’est le DPE
Connu sous le sigle DPE, le diagnostic de performance énergétique est un rapport concernant la consommation d’énergie d’un logement et ses émissions de gaz à effet de serre. C’est alors les notes de ces deux critères qui donnent une étiquette globale à l’habitation, ces étiquettes allant de la lettre A à la lettre G. Ainsi, différents aspects du logement sont étudiés, tels les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, l’efficacité du vitrage et, bien sûr, l’efficacité de l’isolation thermique.
Le DPE, dont la méthode de calcul a été simplifiée et standardisée, propose aussi des mesures pour améliorer la performance énergétique du bâtiment et fournit une estimation des coûts pour les travaux potentiels à effectuer afin de changer de classe énergétique. Enfin, pour le nouvel acquéreur, le DPE donne une idée approximative des dépenses qui seront allouées à la consommation d’énergie.
Impact du nouveau DPE sur les bâtis d’avant 1948
En 2021, un nouveau DPE et une nouvelle méthode de calcul de ce dernier ont vu le jour. Il a ainsi permis de pointer du doigt l’existence de passoires thermiques, représentant 5.2 millions de logements en juillet de la même année. Le but de ce ciblage est de donner l’occasion à chaque habitant de bénéficier d’un logement décent. En revanche, certains experts immobiliers s’interrogent sur la pertinence du DPE sur les maisons anciennes, datant d’avant 1948, car le rapport ne prend pas forcément en compte les spécificités des constructions.
Le DPE est devenu opposable par l’acquéreur et a une validité de dix ans. Attention à vous assurer que votre DPE est toujours valide si vous souhaitez mettre votre bien à la vente ou en location.
Problématique pour les anciennes maisons ?
La nouvelle méthode de calcul des consommations du DPE exclut l’étude réalisée sur factures courantes du logement. En effet, cette méthode, pourtant appliquée dans certains cas précédemment, entraînait des confusions dans les mesures et, parfois, ces dernières n’étaient pas réalisables, ce qui provoquait alors la mise en place d’un DPE vierge.
Pour les maisons anciennes, le DPE se calculait sur les factures des trois années précédant le rapport. De fait, ces dernières parfois introuvables, un logement inoccupé pendant une longue période, etc., il se pouvait que l’on dise d’un DPE qu’il est vierge, c’est-à-dire sans données de consommation. Dans ce cas, l’annonce immobilière ne précisait pas la classe énergétique du logement et n’indiquait pas les performances énergétiques.
Pour rayer ces problématiques, les diagnostics se basent alors sur la consommation réelle du logement, sans antériorité.
À ce jour, vous ne pourrez plus trouver de logement à louer ou à acheter muni d’un DPE vierge, car les derniers n’étaient valables que jusqu'au 31 décembre 2024.
Vous l’aurez compris, une maison ancienne est éligible au nouveau DPE
Le DPE actuel est problématique dans le sens où il ne reflète pas avec exactitude les caractéristiques des habitations datant de la première moitié du siècle ou d’encore avant, que ces dernières soient architecturales ou thermiques. Malgré tout, vous ne pourrez pas louer votre bien sans DPE.
Face à cela, certains experts ont réalisé et adressé une lettre ouverte au gouvernement mi 2023 pour exprimer à travers celle-ci la volonté de mettre en place un DPE spécifique aux habitations anciennes. Afin de préserver les richesses du patrimoine immobilier, une table ronde a été organisée en février dernier avec la commission de culture, d’éducation et de communication du sénat pour faire avancer le débat sur l’adaptation potentielle du DPE aux bâtiments historiques.
Le prix du DPE peut varier entre 50 et 250 € de manière générale. En revanche, ce dernier n’est pas soumis à un tarif réglementé par l’État et il peut varier selon plusieurs critères tels que la taille du logement, sa localisation, les tarifs pratiqués par l’entreprise à laquelle vous faites appel, etc.
Audit énergétique pour améliorer son DPE maison ancienne
Si votre maison est ancienne et que ces caractéristiques sont prises en compte comme c’est le cas avec le nouveau DPE qui est tout aussi obligatoire dans ces structures, vous aurez compris que le diagnostic peut afficher une étiquette bien peu favorable. Trouver un acquéreur qui accepte d’avoir des factures d’énergie importantes ou prêt à réaliser des travaux de rénovation adéquats peut s’avérer long. Avec les nouvelles réglementations de la mise en location, il se peut par ailleurs que vous ne puissiez plus louer ce dernier.
C’est pour cela que, si vous êtes propriétaire d’une maison ancienne, nous vous recommandons d’effectuer des travaux de rénovation avant de vous en séparer, car nous avons conscience qu’il dispose d’un charme à exploiter.
L’audit énergétique peut être une solution. Ce dernier, bien plus complet que le DPE, vous permet de détecter les problématiques et les failles de votre logement. Il vous renseigne non seulement sur les travaux à réaliser pour mieux être classé dans le DPE, mais surtout, il priorise ces derniers.
Des rénovations pour mieux se classer
C’est au cas par cas que des travaux de rénovation énergétique peuvent être conseillés, car chaque habitation a ses prérequis ou spécificités. En revanche, quatre grands axes sont bien souvent mis en avant et permettent de changer efficacement l’efficacité énergétique d’un logement.
Un gros effort sur l’isolation thermique
L’isolation thermique est l’étape clé. Elle concerne les sols et planchers, les combles perdus, mais aussi les murs et la toiture. Cette isolation pourra permettre d’éliminer les ponts thermiques, les déperditions de chaleur et de vous assurer une meilleure classification au DPE.
L’ADEME explique qu’une mauvaise isolation de la toiture peut entraîner une perte de chaleur de 30 %, et celle des murs, une déperdition allant jusqu’à 25 %, ce qui n’est pas négligeable.
Vers un système de chauffage plus efficace et plus écologique
En effet, il n’est pas rare que les maisons anciennes soient équipées de vieux systèmes de chauffage comme une chaudière au fioul ou au gaz classique. Il peut être très pertinent de les faire remplacer par des modèles plus récents, souvent bien moins énergivores et performants.
En plus des économies de carburant, vous pouvez aussi opter pour un système moins émetteur, tel qu’une chaudière à granulés, par exemple, ou encore une chaudière thermodynamique.
Et si on changeait le vitrage des portes et fenêtres ?
Si la maison ancienne concernée n’a pas vu de travaux récents, il y a des chances que cette dernière soit équipée de simple vitrage au niveau des fenêtres (et des portes quand celles-ci sont vitrées). Pour lutter contre les déperditions de chaleur, un double ou triple vitrage est un allié dont on ne peut se passer, ce qui permet en plus d’avoir une meilleure isolation acoustique afin de réduire considérablement les bruits extérieurs.
Un bon système de ventilation
La ventilation, bien que souvent négligée, est très importante. Dans les vieilles maisons, il n’y avait pas vraiment de réglementation concernant cette dernière. Il suffisait d’avoir accès à des ouvertures opposées afin de laisser circuler l’air d’un bout à l’autre de l’habitation.
Si les conseils sont d’aérer son intérieur régulièrement environ dix minutes par jour, on peut facilement se rendre compte que cela ne suffit pas toujours. De fait, ce qui peut être intéressant, c’est de faire installer un système de ventilation qui permet tout simplement d’éviter la prolifération des acariens et des moisissures qui peuvent avoir un impact sur votre santé.
Vous l'aurez compris, l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) pourrait vous aider à évoluer de manière positive dans le rapport DPE, car elle a pour but d’éliminer les différents allergènes de votre habitat tout en vous permettant de réduire les moisissures dans les pièces humides comme la salle de bain.