Quels travaux pour passer d’une passoire thermique à un logement économe ?

Avant de s’intéresser aux travaux pour les rénover, il faut d’abord comprendre ce qu’est une "passoire thermique". Ce terme désigne tout simplement un logement très mal isolé, où la chaleur s'échappe en hiver et entre en été. Cela se traduit par des températures inconfortables et des factures énergétiques élevées. En d'autres termes, une passoire thermique est un véritable gouffre énergétique. 

Certains signes permettent d’identifier facilement un logement mal isolé :

• courants d'air, 
• variations de température importantes, 
• factures excessives, 
• humidité (formation de condensation sur les murs ou moisissures, par exemple).

Les passoires thermiques sont notées entre F et G au DPE (diagnostic de performance énergétique).

Pour rendre votre maison plus économe en énergie, il est essentiel de réaliser trois types de travaux de rénovation énergétique majeurs :

• l’isolation
• le chauffage 
• la ventilation

L’isolation : la priorité absolue

Savez-vous qu’un logement mal isolé perd énormément d’énergie. Selon l’Ademe, dans une maison construite avant 1974, les déperditions thermiques s’organisent souvent ainsi : 

• jusqu’à 30% par la toiture et les combles ; 
• jusqu’à 25% par les murs 
• jusqu’à 10% par les planchers bas. 

Il va donc de soi que la première étape pour rendre votre logement plus éco-énergétique est d'améliorer son isolation thermique. Il convient souvent de procéder à l’isolation des combles puis des murs et de terminer par les planchers bas.

Remplacez vos menuiseries

Les fenêtres et les portes sont souvent pointées du doigt lorsqu’on soupçonne des déperditions thermiques dans un logement. Une mauvaise isolation des fenêtres peut constituer jusqu’à 15% des pertes de chaleur selon l’Ademe. Alors si les vôtres sont anciennes et peu performantes, envisagez de les remplacer par des modèles plus isolants. Par exemple, les fenêtres double ou triple vitrage, associées à des châssis en PVC ou en bois-aluminium sont une bonne option. 

Rénovez votre système de chauffage 

Un système de chauffage vétuste et peu performant peut représenter une part importante de vos dépenses énergétiques. Envisagez le remplacement de votre ancienne chaudière par un modèle plus moderne et plus économe en énergie. Les options les plus intéressantes aujourd’hui : 

• une pompe à chaleur air-eau, qui utilise les calories présentes dans l'air extérieur pour chauffer le logement ; 
• une pompe à chaleur géothermique qui utilise l’énergie du sol pour faire monter en température l’eau du circuit de chauffage et arriver jusque dans vos radiateurs ; 
• une chaudière biomasse : un dispositif écologique qui fonctionne en brûlant des matières organiques comme le bois pour produire de la chaleur.

Changez la ventilation

Aérer correctement son domicile est essentiel pour renouveler l'air intérieur. La ventilation permet de limiter la pollution intérieure. En outre, cela diminue le niveau d'humidité, rend l'air plus facile à chauffer. En découle une meilleure maîtrise de la facture de chauffage.

Ainsi, une VMC (ventilation mécanique contrôlée), qu'elle soit simple ou double flux, peut grandement améliorer la qualité de l'air intérieur et donc votre bien-être.

Se lancer dans des travaux de rénovation énergétique peut représenter un investissement conséquent. Heureusement, plusieurs aides financières sont disponibles pour vous accompagner dans cette démarche. Vous pouvez comptez sur : 

• MaPrimeRénov’ : une aide financière dont le montant dépend des travaux réalisés et du revenu fiscal de référence du ménage. MaPrimeRénov’ s'adresse à tous les ménages, ainsi qu’aux copropriétés et aux propriétaires bailleurs.
• L’éco-PTZ : il s’agit d’un prêt sans intérêts bancaires pour les ménages, ce prêt allant jusqu'à 50 000 € est remboursable sur 20 ans. 
• La Prime énergie issue des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) qui impose aux fournisseurs d’énergie et aux vendeurs de carburant de financer des travaux de rénovation chez les ménages. Le montant de l’aide dépend du barème de l’opérateur CEE choisi. 
• Le chèque énergie : allant de 48 € à 277€ en fonction des revenus fiscaux des ménages aux ressources modestes. 
• La TVA réduite à 5,5 % au lieu de 20%.

À noter : Dans certaines régions, des collectivités locales proposent elles aussi des aides financières, comme l’exonération de la taxe foncière. N'hésitez pas à vous renseigner en mairie !

Tous les logements classés E, F et G seront bientôt soumis à des travaux de rénovation énergétique. Cette obligation découle de la loi climat et résilience de 2021. Depuis janvier 2023, les pires passoires thermiques, qui consomment plus de 450 kWh d’énergie par m2 par an, ne peuvent plus être mises en location. 

Dès 2025, l’ensemble des logements classés G sera interdit à la location, et il ne sera plus possible d'augmenter le loyer lors du renouvellement de bail. Un peu plus tard, cela impliquera les logements classés F (en 2028), puis en 2034, les logements classés E.