Les passoires thermiques, l’inconfort de l’été

Lutter contre les passoires thermiques est un sujet actuel qui fait rage. En revanche, il y a plusieurs raisons qui motivent cette chasse : l’économie d’énergie et la réduction de gaz à effet de serre, mais aussi la lutte contre la précarité énergétique. En quoi est-ce que ces logements posent problème en été ?

Qu’appelle-t-on passoires thermiques ?

Ce terme concerne les logements particulièrement énergivores. Ils portent le nom de passoires thermiques ou passoires énergétiques. L’image est assez parlante et démontre tout simplement de logements avec un diagnostic de performance énergétique très faible, bien souvent mal ou peu isolés.

Début 2022, l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) a publié un tableau démontrant que les passoires thermiques ne représentaient pas de cas isolés. En effet, la France recensait près de 5 millions de logements considérés comme passoires énergétiques. Selon ce même tableau, il ressort que 20% des Français interrogés auraient eu froid au sein de leur domicile pendant au moins 24h pendant l’hiver 2020/2021.

Dans l’hexagone, la problématique se retrouve souvent dans les mêmes cas de figure : des logements dont la salubrité laisse parfois à désirer, mais pas que. En effet, si nous pouvons être fiers de notre patrimoine culturel, les vieux bâtiments ne disposent pas des techniques d’isolation dont bénéficient les plus récents. Une première loi sur l’économie d’énergie lancée en 1978 montre bien que de nombreux problèmes d’isolation ont été pointés jusque dans le milieu des années 70, lorsque les premières règles sur l’isolation sont arrivées.

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Vivez-vous dans une passoire thermique ?

En effet, même avec une définition, il peut être difficile de savoir si oui ou non notre logement est concerné. Pour ce faire, plusieurs points démontrent que vous vivez dans une passoire thermique. Certains signes sont évidents !

Votre facture d’énergie est très élevée

En effet, malgré une utilisation normale de votre chauffage, vous pouvez être amené à payer une facture d’énergie démesurée. Cela peut être signe d’une mauvaise isolation. Par exemple, si les ouvertures, comme les fenêtres ou les portes, laissent passer de l’air, cela dénonce leur manque d’étanchéité. Vous pouvez aussi constater une perte de chaleur significative via les combles. Ce manque d’isolation vous oblige à utiliser plus d’énergie pour maintenir une température acceptable en intérieur.

De l’humidité présente ou des murs froids

Des problèmes d’isolation peuvent entraîner un refroidissement des murs, puisque l’air chaud s’échappe vers l’extérieur. Des murs mal isolés peuvent en effet être froids, et surtout, attirer l’humidité.

Une sensation que les radiateurs ne chauffent pas suffisamment

Si vous ressentez cela, il se peut que vous ayez un souci d’isolation thermique. Il faut dire qu’avec des pertes de chaleur générées par une mauvaise isolation des murs ou des combles sont difficiles à combler. De fait, même s’il se peut que le système de chauffage ne fonctionne pas bien, cette situation peut aussi dénoncer un signe de défaillance dans l’isolation de votre logement.

Un DPE non satisfaisant

Ce dernier point est de loin le plus efficace. Un diagnostic de performance énergétique est conçu pour vérifier l’état de votre logement et sa classe énergétique. Avec un DPE, vous saurez à coup sûr si votre logement est une passoire thermique ou non. Avec ce diagnostic, vous pourrez non seulement vérifier que votre habitation est en bon état, thermiquement parlant, mais aussi faire le point sur votre consommation énergétique et le bilan carbone de votre logement avec une évaluation des émissions de gaz à effet de serre.

Ce DPE, vous le recevez automatiquement à l’achat de votre maison, mais aussi à la location, ce dernier étant devenu obligatoire. Par ailleurs, le DPE vous fournit une “étiquette” pour notifier la classe énergétique dans laquelle se situe votre logement. Les classes énergétiques sont étiquetées de A à G

Bon à savoir

le calcul du DPE prend en compte de nombreuses données comme les qualités ou défauts concrets du logement (isolation, système de chauffage, etc.) mais aussi la consommation énergétique du logement et ses émissions de gaz à effet de serre.

Que faire pour améliorer la performance énergétique de mon logement ?

En effet, le tout n’est pas de savoir si oui ou non notre logement est une passoire thermique. L’essentiel est de savoir si vous pouvez régler le problème. Beaucoup de pistes existent, mais vous pouvez commencer par le plus évident. Faisons un tour d’horizon…

  • Une évaluation et des travaux sur l'isolation thermique du logement : 
    • cette dernière concerne toutes les pièces de votre logement, y compris celles que vous n’habitez pas, comme les combles par exemple. Elle s’étend aux murs, plafonds, sols, ouvertures, etc.
  • Vérification et amélioration de l’étanchéité : 
    • l’air pouvant s’infiltrer facilement par les ouvertures comme les fenêtres ou les portes dont les joints seraient déficients, il peut tout aussi bien passer par des fissures dans la façade. Colmater les fuites d’air est essentiel pour éviter les déperditions de chaleur ou inversement.
  • Remplacer l’équipement de chauffage potentiellement obsolète : 
    • Cela peut concerner les radiateurs, mais aussi votre chaudière, etc. N’hésitez pas à engager des travaux pour un équipement plus performant qui, de plus, vous permettra de faire des économies d’énergie.
Bon à savoir

la lutte contre les passoires thermiques cible à ce jour la classe G, mais s’étendra à la classe F d’ici à 2025 puis à la classe E en 2034.

Quand la passoire devient bouilloire : un enjeu sanitaire !

La fondation Abbé Pierre a réalisé une étude sur la précarité énergétique qu’elle a publiée fin juin. La fondation a baptisé les passoires thermiques de “bouilloires énergétiques”, et pour elle, elles sont un véritable enjeu  de santé publique. L’organisation explique que “les températures élevées dans le logement impactent aussi le sommeil des habitants, favorisant le développement ou l’aggravation de pathologies, des problèmes de circulation sanguine, la perte d’autonomie chez les personnes âgées, la déshydratation, etc.”

Pour la fondation, quelques gestes élémentaires pourraient être effectués à moindre coût, comme l’installation de volets ou le fait de repeindre les toits en blanc, etc. et elle appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures. De même, elle préconise sur le long terme d' intégrer des critères concernant le confort d’été pour la performance énergétique.

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