Qu’est-ce que l’isolation au liège ?
Le liège est un élément isolant biosourcé. Il est moins connu que les isolants minéraux tels que la laine de verre ou que les isolants synthétiques comme la mousse polyuréthane. Cependant, il offre un panel d’avantages, notamment celui d’être écologique.
Sa récolte régulée, avec un prélèvement manuel ayant lieu tous les neuf à dix ans pour respecter le cycle de l’arbre, fait que sa ressource est limitée et que cet isolant est bien souvent importé, ce qui explique en partie son prix.
Matériau léger, souple et simple à manipuler, le liège représente un isolant efficace avec une conductivité thermique faible, se situant entre 0,03 et 0,04 W/m.K. Plus cette valeur est faible (dite conductivité lambda), plus l’isolant est efficace. La résistance thermique du liège, quant à elle, dépend de l’épaisseur choisie de l’isolant.
Enfin, le liège a un temps de déphasage intéressant puisqu’il permet de profiter de plusieurs heures avant que la température de l’extérieur impacte celle de l’intérieur.
Le temps de déphasage d’un isolant est le temps nécessaire au chaud ou au froid de traverser son épaisseur afin d’atteindre l’intérieur de votre logement.
Comment peut-il se présenter ?
Le liège est un isolant onéreux, de par sa rareté, et son tarif est grandement variable, notamment par la prise en compte de sa densité et son conditionnement.
S’il se présente sous plusieurs formes, on distingue deux sortes d’isolant en liège. Il y a le liège expansé, qui est le plus répandu et que l’on trouve sous forme de granulats ou de plaques épaisses, qui est obtenu par un traitement à température élevée des granulés de liège permettant de les agglomérer entre eux afin d’obtenir un matériau plus épais. Le liège naturel, aussi appelé aggloméré, est obtenu avec un liant naturel qui permet d’assembler les différents morceaux de matière. On trouve ce dernier en rouleaux, en granulats ou en panneaux. Si l’isolation au liège est chère de manière générale, on trouve ce matériau plus fréquemment sous sa forme expansée, car elle est la plus économique. De plus, le prix varie en grande partie de la destination de l’isolant, car on peut utiliser le liège tant pour isoler le toit que les combles, ou encore les murs ou les planchers / plafonds. Nous verrons ça un peu plus bas dans l’article.
Pour vous assurer de la qualité du liège et de ses performances techniques, pensez à vérifier la certification ACERMI qui concerne les matériaux isolants.
Le marché du bâtiment est depuis quelques mois exposé à une hausse du prix des matériaux et de leur importation éventuelle. De fait, le tarif des fournitures peut varier, impacté par les coûts du marché.
Le prix au mètre carré d’une isolation au liège
Nous parlerons ici du liège expansé, celui dont la matière première est issue du chêne-liège puis réduite en granules avant d’être expansée par une vapeur portée à 300°C. Le résultat peut donc être conditionné sous plusieurs formes, comme nous l’avons vu, que ce soit en plaques rigides ou en panneaux, en rouleaux ou encore en granulats (vrac). Par ses différentes formes, le liège s’adapte donc à chaque partie à isoler de votre logement, qu’il s’agisse des murs, du toit, des sols, des plafonds ou des combles.
Isolation en liège pour les planchers
Lorsque vous souhaitez isoler votre plancher, le liège peut être utilisé sous ces trois conditionnements, et ce, sans problème. En revanche, la pose sera minutieuse, car c’est grâce à la précision de l’installation que les ponts thermiques seront évités. Le revêtement final sera alors protégé du froid qui remonte du sous-sol.
Lorsque cette isolation est faite avec des panneaux, ils doivent atteindre une épaisseur minimum de 12 cm pour assurer un bon rendement. Ils peuvent alors être posés à même le sol ou fixés sur des tasseaux en prévision de la pose d’un revêtement. Sous cette forme, votre installation pose comprise oscillera entre 65 et 140 €/m2 pour des panneaux allant de 12 à 20 cm d’épaisseur.
Si l’isolation est faite par du liège en vrac, les granulats sont déversés manuellement ou par soufflage sur le sol directement. Il est aussi possible de les mélanger à de la chaux ou du ciment, auquel cas, une épaisseur supplémentaire est conseillée afin de ne pas perdre d’efficacité du matériau. Pour la première option, il est conseillé de déposer une couche d’un minimum de 15 cm. Cette technique peut vous être facturée dans une fourchette allant de 40 à 90 €/m2 en moyenne, dépendant de l’épaisseur du matériau.
Enfin, si vous partez pour une isolation avec le liège en rouleaux, elle se présentera en sous-couche. Elle est en effet la technique la plus simple et la plus économique selon laquelle le liège vient s’apposer directement sur l’ancien revêtement, sauf s’il s’agit de carrelage. L’épaisseur minimale requise avec cette technique est de 3 mm, mais attention, cette manière de faire est moins performante thermiquement parlant. Son installation, pose comprise, vous coûtera en moyenne entre 30 et 90 €/m2.
Isolation des combles
Léger et facilement manipulables, ce sont souvent les granulats de liège expansé qui sont utilisés pour l’isolation d’un sol de grenier ou des combles. En effet, ces derniers sont alors déposés sur le sol ou un hourdis, manuellement ou par soufflage, puis la surface est aplanie à l’aide d’un râteau. Pour éviter un risque éventuel de déperdition thermique quand vous souhaitez accéder au lieu, vous pouvez apposer un panneau ou une plaque de liège sur la trappe qui vous y mène. Si vous souhaitez procéder de cette manière, il vous faut compter une épaisseur minimale de 20 à 25 cm de liège et un tarif variant de 35 à 80 €/m2, pose comprise.
Vous pouvez aussi penser à isoler les combles par les rampants, auquel cas des panneaux seront disposés entre ou sous les chevrons. Dans ce cas, le prix pourra s’élever de 100 à 250 €/m2 en fonction de l’épaisseur du matériau, du matériau lui-même et de la surface à isoler (certains artisans proposant des tarifs dégressifs).
Isolation des murs par l’intérieur ou par l’extérieur
Nous vous disions que le liège pouvait tout isoler, ça marche aussi pour les murs !
En effet, vous pouvez isoler ces derniers par l’extérieur, grâce à des panneaux qui seront fixés (par chevilles ou par colle) avant d’être recouverts d’enduit, bien souvent écologique, comme de la chaux. Cette façon de faire vous permet une isolation thermique et acoustique avec une épaisseur minimum conseillée de 15 cm. Dans ce cas, pose comprise, l’installation de cet isolant vous coûtera entre 100 et 180 €/m2 en fonction de la surface et de l’épaisseur choisies.
Si vous souhaitez réaliser une isolation de vos murs par l’intérieur, elle a pour désavantage de vous faire perdre de la surface habitable. Les plaques ou panneaux seront alors fixés sur les murs avant l’application d’un enduit de finition, avec une épaisseur minimum entre 14 et 16 cm. L’application de cette technique entre dans un prix moyen allant de 50 à 120 €/m2.
Isolation de la toiture
Comme nous l’avons vu plus haut, vous pouvez faire isoler votre toiture par l’intérieur, avec une pose de panneaux sous les chevrons de votre charpente ou entre ces derniers, grâce à un mix avec un isolant plus souple pour éviter les ponts thermiques.
Si vous souhaitez le faire par l’extérieur, le Sarking, les panneaux seront alors disposés en couches croisées, afin d’éviter les ponts thermiques en assurant une bonne continuité d’isolation, au-dessus des chevrons. De manière générale, cette technique est réservée aux toits pentus et il faut compter sur une épaisseur d’isolant d’environ 24 cm. Le Sarking demande une main-d’œuvre experte, le mètre carré commence à 120 € environ, pose comprise, mais peut vite grimper à 180 € selon le chantier.
Les avantages et les inconvénients du liège
Si le liège peut avoir beaucoup d’avantages, sa résistance thermique dépend de l’épaisseur choisie de l’isolant. Quoi qu’il en soit, le liège a une forte inertie thermique, c’est ce qui définit sa capacité à conserver la chaleur pour la restituer de manière progressive, ce qui vous permet d’éviter des variations importantes de température.
Le conditionnement en panneau du liège lui offre une densité importante qui lui permet de ne pas être sujet au tassement. Contrairement à certains isolants, ce dernier vieillit très bien.
Le liège, en plus d’être un bon isolant phonique, le liège résiste très bien à l’humidité et est imputrescible. Il est donc tout à fait adapté à l’isolation de pièces humides.
Dans les avantages, nous pouvons noter que le liège est un isolant biosourcé qui nécessite moins d’énergie à sa fabrication que d’autres isolants tels que la laine de verre.
Enfin, le liège ne craint pas les rongeurs qui ne parviennent pas à creuser la matière.
Cependant, il a quelques inconvénients. En premier lieu, son prix, vous l’aurez compris. Une autre problématique est que la certification ACERMI n’est pas systématique, il vous revient donc la charge de vérifier cela lors de votre choix de matériau. Le liège n’est pas considéré comme un isolant très résistant au feu.
Pour finir, il faut prendre en compte la limitation de ressource. La filière en France étant sur le déclin, une grande partie d’isolants à base de liège sont importés, notamment depuis le Portugal.
Y a-t-il des aides pour financer une isolation au liège ?
Si vous décidez de faire d’avoir recours au liège, cela rentre dans les travaux d'isolation énergétique et ouvre la porte à des aides pour vous faciliter le financement. De fait, vous pouvez prétendre à :
- MaPrimeRénov’;
- l’éco-prêt à taux zéro, pouvant aller jusqu’à 30000 € d’emprunt remboursables sur 15 ans;
- les certificats d’économie d’énergie (CEE);
- la TVA à taux réduit.
N’hésitez pas à faire le point auprès de votre mairie pour connaître les aides locales qui pourraient être alliées à ces dernières.