À quoi s’attendre concernant les nouveaux prix de l’électricité ?

Le prix de l’électricité a connu une volatilité historique ces dernières années. Pour protéger les consommateurs face à une nouvelle crise énergétique de cette ampleur, le Gouvernement fait évoluer le dispositif de régulation du prix de l’électricité en France. À quoi s’attendre concernant les nouveaux prix de l’électricité ? Réponse dans cet article.

Quel prix de l’électricité prévoir en 2024 ?

À l’occasion d’une conférence de presse tenue en septembre 2023, la présidente de la Commission de régulation européenne (CRE), Emmanuelle Wargon, avait déclaré que le prix de l’électricité devrait subir une augmentation comprise entre 10 et 20 % en 2024.

Pour rappel, le tarif réglementé de vente (TRV), qui sert de prix référence sur le marché de l’électricité en France, est fixé par les pouvoirs publics deux fois par an (généralement en février et en août), sur les recommandations de la CRE. Concrètement, la CRE utilise une méthodologie spécifique (méthodologie d’empilement des coûts) pour calculer l’évolution du prix de l’électricité. Elle soumet ensuite les résultats de son calcul au Gouvernement qui décide (ou non) d’appliquer ses recommandations. 

Les calculs théoriques de la CRE réalisés en septembre 2023, prévoyaient ainsi une hausse de 10 à 20 % du tarif réglementé de vente en 2024. Face aux vives réactions survenues suite à cette annonce, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et Agnès Pannier-Punacher, ministre de la Transition énergétique, avaient finalement assuré que l’augmentation du prix de l’électricité ne dépasserait pas 10 % sur l’ensemble de l’année 2024

Promesse tenue puisqu’au 1er février 2024, le tarif réglementé de vente augmente de : 

  • 8,6 % pour les ménages ayant souscrit un contrat d’électricité en option « Base » ;
  • 9,8 % pour les ménages ayant souscrit un contrat d’électricité en option « Heures pleines / heures creuses -HPHC- ».

Et, a priori, il ne devrait plus y avoir de hausse du prix de l’électricité jusqu’au 1er février 2025.

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Le saviez-vous ?

L’augmentation du prix de l’électricité pour les ménages ayant souscrit un contrat d’électricité en option « HPHC » est plus importante en proportion car la hausse du TRV est essentiellement due à l’augmentation de la TICFE, taxe qui touche uniformément l’ensemble des options tarifaires du tarif réglementé de vente de l’électricité, ce qui alourdit le prix unitaire du kWh d’électricité, quelle que soit l’option choisie.

Quel prix de l’électricité prévoir en 2025 ?

Il est difficile de prévoir le prix de l’électricité en 2025

Ce que l’on sait malgré tout c’est que le Gouvernement souhaite supprimer définitivement au 31 décembre 2024 le bouclier tarifaire mis en place lors de la crise énergétique. 

Pour rappel, pour préserver le pouvoir d’achat des Français face à la hausse historique du prix de l’électricité en 2022 et en 2023, le Gouvernement avait mis en place un bouclier tarifaire permettant de contenir l’augmentation du prix proposée par la CRE.

Pour y parvenir, le Gouvernement avait décidé de réduire au maximum le montant de la TICFE : la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (anciennement « Contribution au Service Public d’Électricité » ou « CSPE », aussi appelée « accise sur l’électricité ») à 1 € le MWh (contre 32,44 €/MWh avant la crise énergétique).

Ainsi, en 2022, la CRE avait proposé une première hausse du prix du TRV de +35 % TTC au 1er février 2022 et de +3,89 % au 1er août 2022. Les pouvoirs publics avaient décidé de bloquer l’augmentation à 4 % TTC au 1er février 2022 (et de n’appliquer aucune hausse au 1er août). De même, en 2023, la CRE avait proposé deux hausses successives : la première de +99,22 % TTC au 1er février 2023 et la seconde de +0,76 % au 1er août 2023. Finalement, le TRV a augmenté de +15 % TTC au 1er février 2023 et de + 10 % TTC au 1er août 2023.

Or, ce dispositif représente un coût élevé sur le budget de l’État. C’est pour cette raison que le Gouvernement a annoncé la fin progressive des dispositifs spécifiques mis en place pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité en 2022 et 2023 : le bouclier tarifaire, mais aussi le chèque-énergie exceptionnel.

À ce titre, dès le 1er février 2024, le Gouvernement augmente le montant de la TICFE à 21 € le MWh, entraînant une hausse du tarif réglementé de vente.

Et si les pouvoirs publics assurent, en début d’année 2024, qu’il n’y aura pas d’autre augmentation au cours de l’année, une nouvelle hausse du prix de l’électricité est d’ores-et-déjà à prévoir au 1er février 2025.

En conclusion, s’il n’est pas possible à l’heure actuelle de savoir quel sera le prix de l’électricité en France en 2025, il est fort probable que celui-ci continuera d’augmenter.

Quel prix de l’électricité prévoir à partir de 2026 ?

Là encore, il est difficile de réaliser des estimations précises. Mais le contexte peut laisser ressortir une tendance à la hausse également, mais mesurée. Mardi 14 novembre 2023, l’État et EDF ont enfin trouvé un accord quant au prix qu’EDF appliquera sur l’électricité issue du nucléaire qu’il revend aux autres fournisseurs. 

Pour rappel, EDF revend une partie de l’électricité qu’il produit grâce aux centrales nucléaires à un tarif préférentiel (actuellement 42 euros le MWh) aux autres fournisseurs alternatifs sur le marché. Ce dispositif (l’ARENH) a été mis en place en 2011 pour favoriser la concurrence sur le marché et prendra fin au 31 décembre 2025. À compter de cette date, EDF pourra revendre l’électricité issue du nucléaire à 70 € le MWh. Cette hausse s’explique principalement par la nécessité pour EDF de supporter les coûts liés à l’entretien du parc nucléaire et la construction des nouveaux réacteurs souhaités par le Gouvernement. 

Si cette nouvelle régulation du prix de l’électricité risque d’entraîner une hausse sur la facture des consommateurs, il faut savoir qu’elle est aussi assortie d’un mécanisme visant à protéger les clients contre la trop forte volatilité des prix. Le prix de l’électricité risque certes d’augmenter mais cette hausse restera « maîtrisée », même en cas de forte augmentation du prix sur les marchés de gros. À l’inverse, EDF sera dans l’obligation de reverser les revenus supplémentaires réalisés en cas de baisse des prix, via les factures de ses clients.

Bon à savoir

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