L’impact des différents types d’EnR sur l’environnement
D’après le Ministère de la Transition énergétique (aujourd’hui rattaché au ministère de l’Economie et des finances), les énergies renouvelables représentaient 20,7% du bouquet énergétique de la France en 2022. (1) Ce chiffre en progression indique un usage des EnR favorable aux objectifs 2030 de la France, à savoir atteindre une part de 30% des EnR dans notre consommation énergétique.
Malgré un impact global positif des énergies renouvelables, les technologies EnR ont également un impact négatif sur l’environnement, de façon directe ou indirecte. En effet, les EnR présentent des avantages et des inconvénients. Voici un tour d’horizon de l’impact des principales énergies renouvelables.
L’énergie éolienne
Au-delà de modifier visuellement le paysage, les éoliennes peuvent impacter la biodiversité de la zone où elles sont installées. Ces installations peuvent “perturber les comportements des oiseaux en vol, ou bien leurs activités de reproduction ou d’alimentation”(2), voire engendrer des blessures ou des mortalités chez les volatiles. Pour cette raison, l’installation d’un parc éolien se précède toujours d’une étude afin d’éviter son installation sur un couloir migratoire. Par ailleurs, la production d’énergie éolienne a forcément un impact sur les sols, étant donné que la mise en place d’éoliennes nécessite des socles en béton.
L’énergie hydraulique
La production d’énergie hydraulique peut aussi avoir des impacts sur l’environnement. La construction de barrages, notamment, modifie le paysage mais coupe aussi les cours d’eau, ce qui a comme conséquences une sous-oxygénation du milieu aquatique. D’autre part, les barrières hydroélectriques empêchent par exemple le déplacement d’espèces aquatiques migratrices et modifient la courantologie locale, et donc la biodiversité. Du côté des énergies marines, les installations en mer peuvent influencer le comportement des animaux (qui chercheront à éviter les équipements) et provoquer leur mort.
Si l’impact de l’énergie hydraulique n’est pas neutre, l’électricité produite par cette technologie dégage assez peu d’émissions : environ 6g de CO2eq pour la production d’1 kWh.
L’énergie solaire
En plus du processus de fabrication des éléments photovoltaïques, qui est plutôt complexe et à l’empreinte carbone parfois chargée, l’énergie solaire impacte fortement les sols.
En effet, lorsqu’ils ne sont pas installés en toiture, les panneaux solaires nécessitent des supports qui demandent des travaux préparatoires au sol. Ces installations impactent la végétation présente mais aussi la biodiversité : un parc solaire est un obstacle à la circulation de la faune terrestre.
L’énergie géothermique
Les technologies de la géothermie sont très différentes : elles peuvent produire de l’énergie sous forme de chaleur ou sous forme d’électricité. Par conséquent, les impacts de cette EnR sur l’environnement sont potentiellement différents et variables. Ces installations peuvent impliquer des travaux de terrassement conséquents et modifier la biodiversité en surface. De plus, certains types de forages entraînent des risques au niveau géologique (glissements de terrain, pollution de nappe phréatique, etc.).
Comment mesurer l’impact environnemental des EnR ?
Étudier l’impact des énergies renouvelables sur l’environnement est une mission complexe, puisque leur impact est différent en fonction du type de technologie, des caractéristiques de l’installation, du site d’implantation, etc. Pour mesurer l’empreinte carbone des EnR, il existe différents indicateurs, comme l’analyse de cycle de vie (ACV) ou le temps de retour carbone (TRC).
Connaître l’impact global d’une EnR grâce à l’ACV
L’analyse de cycle de vie (ACV) a pour objectif de mesurer l’impact environnemental, direct et indirect, d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie. L’ACV analyse alors l’impact du processus de production et de distribution d’une matière première, ainsi que de l’utilisation du produit fini et du recyclage des déchets en fin de vie, en s’attachant à une série d’indicateurs, comme le potentiel de réchauffement climatique, la consommation d’énergie primaire (vent, eau, rayonnement solaire…), l’épuisement des ressources, etc.
Les impacts environnementaux des EnR sont le plus souvent reliés à l’installation, l’exploitation et le démantèlement des structures. L’analyse de cycle de vie permet donc d’avoir une idée de l’empreinte carbone globale de chaque EnR et de leur impact sur l’environnement.
Les pales des éoliennes ne sont pas encore recyclables à 100%, par exemple. Si certains composants sont triés et revalorisés (notamment le béton ou l’aluminium), d’autres sont difficilement recyclables. Il reste encore une marge de progression quant au recyclage des éoliennes.
Le temps de retour carbone, un indicateur sur le long terme
Le temps de retour carbone (TRC) se réfère au temps nécessaire (et donc au taux d’énergie nécessaire à produire) pour qu’une installation amortisse les émissions de gaz à effet de serre rejetées durant son cycle de vie. Autrement dit, c’est le temps nécessaire à ce que l’empreinte carbone de l’installation (construction, installation, maintenance, démantèlement…) devienne nulle.
Plus l’indice TRC est bas, plus l’installation a un impact environnemental limité. Par exemple, pour le photovoltaïque, le temps de retour carbone est estimé à 3 ans, selon le site de référence Photovoltaïque.info, soutenu par l’Ademe (3).
Les énergies renouvelables : bonnes ou mauvaises pour l’environnement ?
Comme toute infrastructure, les centrales d’énergies renouvelables ont un impact sur l’environnement. Toutefois, elles restent tout de même à ce jour une solution à long terme pour notre avenir sur cette planète.
En effet, les installations renouvelables permettent de compenser les émissions de GES générées par les centrales électriques classiques ainsi que les émissions dues à leur propre cycle de vie. Elles favorisent la transition de l’Europe vers un mix électrique moins carboné.
D’autre part, à l’heure actuelle, l’impact sur la biodiversité est pris en compte. Au moment de développer une centrale, bien souvent, les porteurs de projets doivent réaliser des études d’impact environnemental et consulter les riverains.