L’empreinte carbone de l’épargne : la calculer et la réduire

L’empreinte carbone de l’épargne des Français est en grande partie responsable du dérèglement climatique. D’après une étude de l’ONG Oxfam France « les grandes banques françaises nous emmènent vers un réchauffement à +4°C d’ici à 2100, loin de l’objectif de 1,5°C ». Face à l’urgence environnementale, il convient de s’intéresser de plus près au bilan climatique de son épargne. Comment calculer l’empreinte carbone de son argent ? Quels sont les leviers à activer pour le diminuer ? Alpiq fait le point.

L’empreinte carbone de l’épargne : un poids lourd sur le climat

Prendre conscience de l’empreinte carbone de l’épargne permet de savoir à quels projets l’on participe. En effet, l’argent qui travaille sur un compte en banque sert de levier de financement. Il est investi dans par les banques dans des entreprises, des fonds, des constructions, etc. Ce sont justement ces projets financés qui témoignent d’une empreinte carbone plus ou moins importante. Ils émettent une certaine quantité de gaz à effet de serre (GES). 

Aujourd’hui, selon la NEF, une banque spécialisée dans l’épargne verte « 25 000 euros placés dans une grande banque française émettent en moyenne 12 tonnes d'équivalent CO2 par an ». A titre de comparaison l’empreinte carbone moyenne d’un Français est de 8,9 t CO2 eq, d’après le Ministère de la Transition écologique.

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Comment calculer l’empreinte carbone de son épargne ?

L’empreinte carbone de l’épargne dépend des projets financés. Il varie selon les banques et assurances vie sur lesquelles est placé votre argent. Pour calculer l’empreinte carbone de son épargne, il faut donc regarder le bilan CO2 de chaque projet financé à hauteur de votre apport. Autant dire que le calcul ne peut pas être fait à la main.

Pour en savoir plus sur l’impact climatique de votre épargne, vous pouvez utiliser des simulateurs en ligne, comme celui proposé par OXFAM. Les équipes d’Alpiq ont recensé l’empreinte carbone de l’argent placé dans les principales banques françaises dans le tableau ci-dessous. Pour ce faire nous nous sommes basés sur une donnée de  Boursorama. Cette banque en ligne indique que « les Français disposent de 544 millions d'euros au total sur leurs comptes courants, soit une moyenne de 18 000 € par ménage ».

Entité bancaire

Empreinte carbone pour 18 000 € d’épargne

Banque Populaire – Caisse d’épargne 

6.8 tonnes éqCO2 par an

Crédit Mutuel – CIC

6.8 tonnes éqCO2 par an

Crédit Agricole – LCL 

8.0 tonnes éqCO2 par an

BNP Paribas

11 tonnes éqCO2 par an

Société générale

12 tonnes éqCO2 par an

La Banque Postale 

6.4 tonnes éqCO2 par an

Le saviez-vous ?

L’empreinte carbone des banques et la finance verte font partie des enjeux de transition énergétique. C’est pourquoi, la Banque de France a créé un Service de la Finance Durable en 2019. Ce service permet d’intégrer l’urgence climatique dans la stratégie de la Banque de France.

Comment verdir son épargne ?

Comme le souligne Alexandre Poidatz, chargé de plaidoyer financement de la transition écologique pour Oxfam, « la première empreinte carbone individuelle, sans qu’on le sache, c’est notre compte en banque. Notre argent n’est pas du tout neutre vis-à-vis du climat.»

Si l’empreinte carbone de notre compte en banque a un impact sur le climat, il peut se convertir en un levier pour tendre vers la neutralité carbone. Comment minimiser son bilan environnemental ? 

1. Opter pour une banque responsable 

Tout d’abord, pour rendre son épargne plus verte, il convient de se renseigner sur les pratiques de sa banque. En plaçant son argent dans une banque avec une empreinte carbone minimale, on peut diminuer les émissions de gaz à effet de serre de son épargne. 

A l’heure actuelle, selon Oxfam, les banques traditionnelles avec l’empreinte carbone la plus faible demeurent : 

  • La Banque Postale ; 

  • La Banque Populaire ; 

  • Le groupe CIC / Crédit Mutuel. 

Conscientes des enjeux climatiques, d’autres banques, plus vertes, ont également vu le jour. C’est, par exemple, le cas de la NEF ou de Green-Got qui s’engagent à financer des projets à impact. 

 

2. Investir dans l’immobilier durable 

Notre épargne n’est pas forcément uniquement liquide. Elle peut également prendre la forme de biens immobiliers. En choisissant d’investir dans de l’immobilier durable, on peut donc rendre son patrimoine plus écologique. 

Pour cela, vous pouvez vous tourner vers des sites de crowdfunding spécialisés dans l’immobilier respectueux de l’environnement. Il est également possible de faire appel aux conseils d’un gestionnaire de patrimoine ou d’une agence immobilière pour trouver un ou plusieurs projets adaptés à vos valeurs.

Bon à savoir

Verdir son patrimoine, cela commence par limiter ses émissions de CO2 chez soi. Pour ce faire, vous pouvez engager des travaux de rénovation énergétique. En améliorant les performances énergétiques de votre logement, vous pourrez réduire son bilan carbone et faire baisser vos factures de chauffage.

3. Financer le développement des énergies renouvelables 

Enfin, la transition énergétique passe également par le développement des énergies renouvelables. Il est possible d’y participer en finançant des projets verts en France. Certaines plateformes comme Enerfip se sont spécialisées dans le financement d’infrastructures renouvelables.

Le consommateur peut y investir en tant qu’actionnaire dans le but de recevoir des dividendes chaque année. C’est un moyen de faire fructifier son épargne tout en participant à un projet écologique. 

A noter

Afin de participer à la transition énergétique, vous pouvez faire le choix d’une offre d’électricité verte, comme celle que propose Alpiq. De cette manière, on contribue au déploiement de nouveaux parcs d’énergies renouvelables en France et dans le reste de l’Europe.

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