Les émissions de CO2 liées à l'énergie atteignent un niveau record

Le secteur de l’énergie, de la production à la consommation, représente environ 90% des rejets de CO2 mondiaux émis par les humains, et ce niveau a été dépassé de 1,1% en 2023 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) soit une augmentation de 410 millions de tonnes.

Une situation inquiétante

Dans un article sur son site, l’AIE annonce au 1er mars 2024 que les émissions de CO2 liées à l’énergie ont atteint un niveau historique l’année dernière.

Parmi les explications, on retrouve les problématiques de sécheresse intense ayant eu lieu partout dans le monde, ce qui a fait chuter drastiquement la production d’hydroélectricité. Certaines régions sont plus touchées que d’autres, notamment le Mexique, le Canada et la Chine. Pour pallier le manque, ces régions ont dû compenser avec une production d’électricité issue des énergies fossiles, comme le fuel ou le charbon.

Un autre point qui n’est pas des moindres, la Chine continue sa reprise économique suite à son “effondrement” provoqué par la crise du covid-19. Cette croissance, très gourmande en énergie, est riche en émissions et a, à elle seule, ajouté 560 tonnes de CO2 au bilan 2023.

Parmi les gaz à effet de serre, nous retrouvons bien sûr le CO2, car il est le plus important notamment à cause de la combustion des énergies fossiles telles que le charbon, le gaz et le pétrole. En revanche, comme le souligne le rapport du GIEC, ce CO2 rejeté dans l’atmosphère est très grandement responsable du changement climatique et de son réchauffement.

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Les risques de dépasser le seuil de réchauffement mondial de 1,5°C

L’Accord de Paris a donné comme objectif de limiter le réchauffement mondial à 2°C maximum d’ici à 2100, 1,5°C serait au mieux, et ces plafonds de température sont définis par des paliers d’émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser. Ces paliers sont parfois appelés “budgets”.

Seulement, selon le rapport du GIEC, si la situation actuelle perdure, il y a de fortes chances pour que les 2°C soient atteints en 2050 et que le réchauffement de 1,5°C soit dépassé dès 2030.

Une production d’énergie qui dégage aussi du méthane

L’AIE relève que les émissions de méthane ont augmenté en 2023, car la production d’énergie liée au pétrole, au charbon ou au gaz a entraîné 120 millions de tonnes.

Pour rappel, le méthane est un gaz qui s’échappe de l’utilisation des mines de charbon, de l’extraction de gaz naturel, mais aussi de nos cuisinières et de nos déchets. Si la durée de vie dans l’atmosphère du méthane est moindre par rapport à celle du CO2, il se trouve que son réchauffement, lui, est nettement supérieur.

Les émissions de méthane sont donc bien loin des 75% de réduction nécessaires à l’atteinte des objectifs pour 2030 tout en restant très proches du record détenu en 2019. L’AIE explique lors d’un communiqué de presse que “réduire [les émissions de méthane] de 75% coûterait environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5% des revenus de l’industrie fossile en 2023”.

Bon à savoir

Selon l’Agence, dix pays seulement émettent à eux seuls les deux tiers des émissions de méthane, dont la Chine classée première pour le méthane issu du charbon. Pour le méthane lié au gaz et au pétrole, les États-Unis sont les premiers, suivis de près par la Russie.

Une mise en avant des énergies renouvelables

Pour espérer atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et de la transition énergétique, il faudrait que l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus, baisse de 43% d’ici à 2030 par rapport à 2019.

Il y a cependant de bonnes nouvelles. Selon Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE, “la transition vers les énergies propres se poursuit rapidement et freine les émissions”. Il précise que si les émissions liées à l’énergie ont augmenté de 900 millions de tonnes entre 2019 et aujourd’hui, cela aurait été bien plus grave sans le déploiement des énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien et le nucléaire et les pompes à chaleur.

Un secteur qui mériterait d’être plus développé

Fatih Birol explique de même que “Nous avons besoin d’efforts beaucoup plus importants pour permettre aux économies émergentes et en développement d’augmenter leurs investissements dans les énergies propres”.

Les besoins en électricité sont croissants, que ce soit pour l’émergence des pays en développement, la démographie mondiale ou le déploiement de l’électrification des moyens de transport. En revanche, il est indispensable d’atteindre la neutralité carbone pour limiter le réchauffement de la planète. Si l’utilisation des énergies fossiles pour la production d’électricité ou de carburant doit cesser, il faut trouver des alternatives stables. Pour ce faire, il faut multiplier les sources d’énergie afin de décarboner le secteur : 

  • Le nucléaire, qui est considéré comme une des énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre. Par ailleurs, il s’agit d’une énergie pilotable et non intermittente. Elle permet en effet une production peu coûteuse en continu ;
  • L’énergie hydraulique quant à elle est l’énergie la plus mature et relativement développée. Elle permet de même une énergie apportée en continu ;
  • L’éolien et le solaire, eux, sont des énergies propres, mais intermittentes. Ces dernières dépendent des aléas climatiques et de la typologie des terrains sur lesquels elles sont exploitées.
Bon à savoir

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