La pollution numérique, une pollution encore méconnue

Téléphone portable, ordinateur, tablette… de nombreux objets qui sont devenus indispensables à notre quotidien et qui sont souvent utilisés avec internet. Or, tout cela engendre une pollution encore peu connue : la pollution numérique. Tout un tas d’actions a un impact et crée une empreinte carbone qui est non négligeable. Les nouvelles technologies polluent tout au long de leur vie : de leur fabrication jusqu’à leur fin de vie. Alpiq vous explique.

La pollution numérique, qu’est ce que c’est ?

La pollution numérique représente l’impact environnemental des TIC, les technologies de l’information et de la communication. Cela peut passer par les composants d’un objet numérique, son utilisation tant électrique que celle d’internet ou encore leur recyclage.

Selon un rapport de l’Ademe (Agence de la transition écologique) de 2019 : 

  • 3 Français sur 4 ont un smartphone ; 
  • 89% des Français utilisent internet (80% tous les jours) en moyenne 18h par semaine ; 
  • entre 5 et 10h qui sont passées chaque semaine devant des vidéos/films sur internet.

Toutes ces actions consomment de l’énergie et ont un impact sur la planète.

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Bon à savoir

Nous nous équipons de plus en plus avec des objets digitaux. En 2021, l’Ademe évaluait à 8,9 équipements par personne en Europe occidentale, contre 5,3 en 2016.

Pollution numérique et analyse des cycles de vie

La fabrication des objets numériques

Tout commence dès la fabrication des objets numériques. Un ordinateur portable par exemple requiert des minerais parfois rares, souvent obtenus dans des conditions difficiles, notamment des conditions humaines, aux quatre coins du monde. 

La méthode d’extraction peut également être nocive, notamment suivant l’énergie utilisée par le pays. En Chine, où est fabriquée la majorité des équipements digitaux, l’utilisation du charbon dans la production d’électricité. Or, il reste très polluant puisqu’il fait partie des énergies fossiles. En effet, comme le rappelle l’Ademe, produire un kWh d’électricité avec du charbon émet 1060 grammes de CO2 contre 6 grammes avec l’énergie hydraulique, une énergie renouvelable

Sur son site internet, Greenpeace assure que la production d’un téléviseur provoque un bilan carbone lourd avec l’extraction de 2,5 tonnes de matières premières. Cela produirait 350kg de CO2, soit l’équivalent d’un voyage à Marrakech en avion depuis la France. Tout le transport de ces matières, puis le transport des appareils terminés ont également un impact environnemental.

Et les chiffres vont de mal en pis, notamment en raison des nouvelles technologies ou nouvelles options qui ajoutent de la complexité. L’empreinte carbone des objets multimédia n’en est que plus importante.

L’utilisation

Si la fabrication est plus énergivore que l’utilisation des produits numériques, celle-ci reste tout de même non négligeable. Et c’est notamment l’utilisation qui pèse lourd pour l’environnement. Toujours selon l’Ademe :

  • 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par le numérique proviennent des data centers, ou centres de données, qui servent au stockage ;
  • 28% seraient liées aux infrastructures réseau ;
  • 47% aux équipements des consommateurs comme les ordinateurs, tablettes, smartphones et autres objets connectés.

Internet pèse aussi lourd en termes de pollution. Envoyer un mail, une requête sur un moteur de recherche ou envoyer un SMS a un impact sur l’environnement. Certaines activités sont pires que d’autres, notamment la vidéo à la demande, les jeux vidéo en ligne ou encore les échanges de photos/vidéos.

Or, toutes ces utilisations se développent. Depuis 2020 et la crise sanitaire liée au Covid-19, le télétravail s’est, par exemple, fortement développé. C’est également le cas de l’utilisation certaines plateformes de streaming, comme Netflix ou Amazon Prime.

Le saviez-vous ?

L’envoi d’un émail émet en 4 g de CO2. Pour diminuer votre empreinte carbone numérique, désabonnez-vous des newsletters qui encombrent votre boîte mail !

Une filière recyclage encore peu développée

Les équipements électriques et électroniques (EEE) deviennent forcément un jour des DEEE, des déchets d’équipements électriques et électroniques. Il peut s’agir d’un réfrigérateur, d’un aspirateur, mais également d’un ordinateur, d’une tablette ou encore d’un smartphone. Il s’agit de déchets pouvant être dangereux, par leur composition, qui doivent normalement être recyclés. Comme expliqué plus hauts, certains objets contiennent des matériaux rares ou qui ont de la valeur, qui mériteraient de pouvoir être réemployés. 

Or, selon un rapport de l’ONU daté de 2019, ce serait environ 75% des déchets électroniques qui ne seraient pas correctement recyclés, en échappant aux filières.

Aujourd’hui, une grande partie de nos déchets électroniques finissent dans de très grandes décharges ouvertes, majoritairement en Afrique ou en Asie. Une solution qui n’en est pas une : ce non-recyclage a un impact sur les populations qui vivent autour de ces décharges, mais aussi sur la nature.

Là aussi, le phénomène tend à s’aggraver avec l’obsolescence programmée de certains de nos appareils, qui nous poussent à en racheter des neufs sans se poser la question de la fin de vie des anciens.

Comment réduire la pollution numérique ?

Bien que le constat ne soit pas réjouissant, il est possible d’agir. Nous avons tous un rôle à jouer pour éviter ou limiter la pollution numérique. Voici 4 conseils pour limiter la pollution numérique. 

1. Conserver ses équipements plusieurs années

La première des choses à faire est de faire durer ses équipements le plus longtemps possible. Évitez par exemple de changer de tablette ou de smartphone si l’ancien fonctionne encore. Si votre appareil est victime d’une panne, il est peut-être possible de passer par la case réparation et de continuer à l’utiliser. 

Éviter la pollution numérique peut commencer plus tôt : lors de l’achat. Là, il est possible d’opter pour des appareils reconditionnés. Cela limite la consommation des matières premières et la production de déchets. De nombreuses entreprises proposent de reprendre les appareils électroniques pour leur offrir une seconde vie, avant de les remettre en vente. 

Bonus : ces appareils sont souvent bien moins chers. Si vous voulez absolument acheter dans le neuf, certains labels sont à scruter. Pour les ordinateurs, écrans et téléphones portables, les labels L’Ange Bleu ou TCO signifient que les appareils sont économes, recyclables et réparables.

Bon à savoir

Pour éviter une surconsommation énergétique, lorsque vous faites l’acquisition d’un appareil électrique, pensez à regarder son étiquette énergie. Elle vous indique les performances énergétiques de l’équipement. Proche de A l’appareil sera économe en énergie. À l’inverse, plus vous vous rapprochez de G, plus il sera énergivore.

2. Attention à ne pas surconsommer

Attention également à ne pas acheter plus d’appareils que nécessaire ou des appareils combinés (comme une imprimante faisant scanner et photocopieuse par exemple). 

3. Eteindre les appareils en veille

Enfin, bien que l’utilisation ne soit pas le poste le plus polluant, vous pouvez toujours faire attention. Pour cela, le mieux reste d’éteindre les appareils en veille. Cela permettra de diminuer votre consommation d’énergie. Sur l’année, cela peut induire jusqu’à 10% d’économies d’énergie. De quoi réduire également votre facture d’électricité !

4. Choisir de l’électricité verte 

Pour limiter les rejets de CO2 des appareils électroniques et de l’électroménager en règle générale, il faut éviter le recours aux énergies fossiles. Dans une optique de transition énergétique, le plus simple reste d’opter pour de l’électricité verte, issue des énergies renouvelables.

Bon à savoir

Chez Alpiq, on vous laisse la main ! Chacun peut choisir le pourcentage d’électricité verte dans son offre au moment de souscrire son contrat d’énergie.

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