Verre et recyclage, est-ce vraiment écologique ?

L’utilisation de flacons, bidons ou encore de bouteille en plastique est entrée en contradiction avec les challenges actuels, notamment ceux de la loi anti gaspillage et l’économie circulaire. En effet, le plastique à usage unique, relativement polluant, pose problématique entre autres pour les émissions de gaz à effet de serre, de sa fabrication à son recyclage, quand il y a recyclage. Beaucoup prônent alors l’utilisation du verre, mais ce dernier est-il vraiment écologique ? Alpiq fait le point pour vous.

Comment est fabriqué le verre ?

Avant d’être présent dans notre quotidien, le verre passe par des étapes de fabrication et il est essentiellement issu d’un mélange de sable, de soude et de calcaire qui sont chauffés dans des fours allant de 1300 à 1550°C. Portés à cette température, les éléments fondent et se mélangent pour devenir du verre brûlant sous forme liquide. C’est sous cette forme, avant refroidissement, que le verre est travaillé pour prendre sa forme finale.

Attention, plusieurs types de verre existent !

  • Le verre de borosilicate est utilisé dans des expériences de chimie ou d'ingénierie, il sert bien souvent pour le stockage de déchets radioactifs et parfois dans l’isolation, ce que l’on appelle la fibre de verre. Le plus courant de ces verres, le Pyrex, possède une résistance sort appréciable aux chocs thermiques notamment.
  • Le verre de silice ou de quartz que l’on trouve entre autres pour des verres d’optique, des miroirs de télescope, mais aussi dans la fabrication de tubes de lampe à halogène.
  • Le verre au plomb, aussi appelé cristal quand sa teneur est supérieure à 24 %, est utilisé de manière générale dans la gobelèterie. En effet, vous trouverez notamment des verres et des carafes, bien souvent anciens, fabriqués de cette manière aujourd’hui désuète puisque nous en savons plus sur les dangers du plomb sur la santé, notamment sur les organes comme le foie ou le cœur. Quand sa teneur en plomb dépasse les 60 %, il est utilisé en médecine, plus précisément en radiologie, car il a la propriété de protéger contre les rayons X et gamma.
  • Le verre sodo-calcique quant à lui est le type de verre le plus courant. C’est ce dernier que l’on retrouve dans la fabrication de bouteilles, de bocaux ou encore dans certaines plaques et certains tubes de laboratoire.
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Le recyclage du verre, comment ça marche ?

La chaîne du recyclage du verre a de nombreux éléments, et le premier concerné est le consommateur. En effet, par ses techniques de tri, il est responsable de la qualité du verre qui sera ensuite collecté. De fait, il vous faut savoir ce que doit recevoir un conteneur municipal de verre : des bouteilles, des flacons et des bocaux ou pots. Tout autre objet pourrait venir polluer la matière et rendre le recyclage plus long voire compromis dans certains cas.

Quand le tri a été réalisé, le verre est broyé en calcin puis il est fondu de nouveau dans des fours verriers. Le calcin seul ne peut pas reproduire du verre pur. De fait, il est nécessaire d’y ajouter quelques matières premières afin de corriger cet effet. Une fois soufflé et/ou moulé, le verre obtenu redevient alors un emballage de même qualité.

Même si ce n’est pas obligatoire, il est utile de retirer les couvercles et bouchons de contenants en verre avant de les jeter, et les étiquettes, quant à elles, n’ont pas besoin d’être retirées.

Quid du verre qui ne se recycle pas

En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, toute la vaisselle en verre, allant de l’assiette aux plats, n’est pas vraiment du verre, mais bien souvent de la céramique transparente. De fait, ces objets n’ont pas leur place dans les conteneurs à verre, puisqu’ils n’ont pas la même température de fusion et la qualité de production peut ainsi être détériorée par leur présence. Aussi, la céramique, la faïence ou encore la porcelaine ne doivent pas être jetées en conteneurs. Même si ces matières peuvent ressembler au verre, il n’en est rien, et on parle alors de verre “non recyclable”. Ce dernier est déposé en décharge.

Bon à savoir

Seuls les verres dits d’emballage, comme les bouteilles et les bocaux, peuvent être mis en conteneurs.

L’utilisation du verre est-elle vraiment écologique ?

Vous vous en doutez, le verre n’est pas recyclé directement dans le conteneur dans lequel vous le déposez. Avant d’être broyé en calcin, il est transporté en usine où il sera traité et manipulé. Ensuite, direction la verrerie où le mélange sera remis en four pour reprendre vie. Les fours de verrerie tournent en continu et permettent au calcin de refaire des bouteilles ou des flacons ou de partir en usine pour fabriquer de la laine de verre, un isolant bien connu.

C’est ainsi que se pose la problématique au point de vue écologique. Entre les différents transports effectués, l’utilisation des fours à plein régime, etc. On peut ajouter à cela l’extraction des matières premières qui peut perturber l’écosystème.

Vous l’aurez compris, la meilleure utilisation du verre, c’est l’utilisation du verre recyclé, et cela implique de bien trier vos déchets.

Quelles sont les alternatives au verre ?

Une société britannique a mis au point une bouteille d’abord en papier, puis en carton pour les vins et spiritueux. Spécialisée dans l’emballage durable, cette société propose alors Frugal, une bouteille fabriquée en carton recyclé à 94 %, relativement légère et qui présenterait une empreinte carbone jusqu’à six fois inférieure à celle d’une bouteille en verre.

D’après Malcolm Waugh, le PDG de la société concernée, Frugalpac, la première bouteille proposée était constituée essentiellement de pâte à papier qui consommait trop d’énergie à sa production. Après 5 ans de travail sur l’emballage, le produit a fait une percée dès qu’elle a commencé à prendre “du carton recyclé imprimé à plat [et façonné] autour d’une pochette en plastique de qualité alimentaire, qui pouvait être facilement retirée, permettant ainsi à l’emballage d’être à nouveau recyclé”. La bouteille alors proposée est entièrement démontable afin que tous les éléments qui la composent puissent avoir une seconde vie.

En France, c’est la société Green Gen Technologies qui fait son entrée sur le marché de l’emballage en s’engageant dans le développement durable avec une bouteille en lin. Pour réduire l’empreinte carbone des emballages, cette société met à disposition des bouteilles très résistantes et légères, à base de fibres de lin tressées et de résine biosourcée, dont l'intérieur est doublé d’un film alimentaire. James de Roany, le co-inventeur et CEO de la société, explique que cette bouteille est conçue pour s’inscrire dans une démarche de réduction d’empreinte carbone des emballages tout en étant fabriquée en France, ce qui privilégie une approche locale, dans une usine de Bergerac.

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