Une baisse de la production d’électricité en France en 2022

En 2020, la production d’électricité en France avait connu un recul historique du fait de la crise sanitaire et de la désorganisation des plannings de maintenance et d’arrêts des réacteurs nucléaires. 500,1 TWh d’électricité avaient ainsi été produits sur l’année 2020, soit une baisse de 7 % par rapport à 2019.

En 2021, en revanche, la production électrique en France avait connu un rebond par rapport à 2020, atteignant 522,9 TWh et quasiment le niveau de production d’avant la crise sanitaire.

Ce niveau de production électrique était issu en grande majorité du nucléaire, qui représentait jusqu’à 69 % de la production d’électricité totale, soit 360,7 TWh.  

À titre de comparaison, le mix électrique français en 2021, hors nucléaire, était réparti de la façon suivante :

• 62,5 TWh issus de l’hydraulique (soit 12 %) ;
• 38,6 TWh issus du thermique fossile (soit 7 %) ;
• 36,8 TWh issus de l’éolien (soit 7 %) ;
• 14,3 TWh issus du solaire (soit 3 %) ;
• 10 TWh issus du thermique renouvelable et déchets (2 %).

Depuis 2017, de nombreuses données concernant les installations de production et de stockage de l’électricité en France sont détaillées sur l’OpenData Réseaux Energie. Parmi les informations disponibles, vous pouvez y retrouver les données relatives à la production d’électricité en France en 2022, toute filière confondue (nucléaire, énergies renouvelables…).

Voici un tableau récapitulatif de la quantité d’électricité produite mensuellement en 2022 :

Selon les chiffres publiés par le fournisseur historique d’électricité, EDF : en 2022, la production nucléaire en France a chuté de 22,7 % par rapport à l’année 2021. 360,7 TWh d’électricité avaient été produits au cours de l’année 2021, contre seulement 279 TWh en 2022.

Cette baisse de la production avait incité EDF à revoir à la baisse ces estimations de production début novembre 2022. Les estimations de 280 à 300 TWh d’électricité produits avaient été réajustées entre 275 et 285 TWh. 

La baisse de la production d’électricité issue du nucléaire en France en 2022 s’explique pour deux raisons principales : 

• Le mouvement social de l’automne 2022 pour une augmentation des salaires, qui a eu un impact direct sur le planning des maintenances et des arrêts de réacteurs et a entraîné l’arrêt prolongé de plusieurs réacteurs nucléaires faisant partie du programme de contrôles et de réparations du phénomène de corrosion ;
• Des températures hivernales exceptionnellement douces, et donc une consommation électrique plus faible, qui a contraint EDF à arrêter une dizaine de réacteurs avant Noël pour économiser du combustible.

En revanche, à ce jour, les estimations de production pour 2023 et 2024 restent inchangées et s’élèvent à : 

• 300 à 330 TWh pour 2023 ;
• 315 à 345 TWh pour 2024.

La production hydraulique en France en 2022 a, elle aussi, chuté dans les mêmes proportions que la production nucléaire. 32,4 TWh ont été produits grâce aux barrages hydrauliques en 2022, contre 41,8 TWh en 2021, soit une baisse de 22,4 %.
Cette forte baisse de la production hydraulique s’explique principalement par un niveau historiquement bas des retenues d’eau, directement liés aux différents épisodes de sécheresse.

C’est une première en Europe : en 2022, l’énergie solaire et l’énergie éolienne ont fourni plus d’électricité aux pays membres de l’Union européenne (UE) que le gaz naturel. 

Concrètement, le solaire et l’éolien ont permis de produire 22 % de l’électricité consommée dans l’UE (contre 20 % pour le gaz fossile). L’énergie solaire a par exemple permis, à elle seule, de produire 39 TWh d’électricité, soit une augmentation de 24 % par rapport à 2021.

Cette hausse de la production issue de l’éolien et du solaire a permis de limiter l’utilisation du charbon en 2022 malgré un contexte de crise particulièrement difficile et un risque de pénurie accru. Pour faire face à la baisse des importations de gaz russe liée à la guerre en Ukraine, l’UE a dû rallumer des centrales de charbon. Mais le solaire et l’éolien ont permis de produire plus d’électricité que le charbon qui a représenté 16 % de la production totale en 2022.

L’énergie solaire et éolienne ont donc permis de limiter l’impact de la baisse de la production nucléaire et hydraulique en France et plus largement de la crise énergétique en Europe.