Pourquoi le diagnostic thermique ne fait pas l’unanimité ?

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années. Plusieurs études semblent montrer que ce document, qui permet d’obtenir des informations sur les performances énergie et environnement d’un bien, n’est pas aussi fiable qu’il n’y paraît. Qu’est-ce qui est reproché au diagnostic thermique ? Ces arguments sont-ils justifiés ? Réponses avec Alpiq.

Qu’est-ce que le diagnostic thermique ?

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un document qui permet d’estimer la consommation énergétique d’un bien ainsi que les émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées. 

Obligatoire lors de la vente ou de la location d’un bien en France métropolitaine, il est remis au locataire ou à l’acquéreur en même temps que le Dossier de Diagnostic Technique (DDT). Objectif : permettre à ce dernier d’estimer son budget logement (coût du chauffage, efficacité de l’isolation etc.). 

Créé en 2006, le DPE a été refondu en 2021 : il comporte désormais une seule étiquette pour plus de lisibilité et indique le niveau de performance énergie et environnement du bien par une note comprise entre A et G (A étant la meilleure note et G la moins bonne).

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Le nouveau DPE, source d’erreurs ?

Depuis le lancement du nouveau DPE en 2021, plusieurs études ont été publiées qui semblent souligner des dysfonctionnements.

Ainsi, le magazine 60 millions de consommateurs a analysé une vingtaine de DPE entre début février et mi-mars 2022. De son côté, l’association UFC-que choisir a récemment publié une enquête récente sur la base de l’analyse de 34 diagnostics réalisés dans 7 maisons situées dans différentes régions de France. 

Ces deux études pointent du doigt le manque de précision et de fiabilité du DPE. Voyons pourquoi.

La méthode de calcul 

Auparavant, le diagnostic thermique se basait davantage sur les factures d’énergie du logement, ce qui donnait lieu à des estimations imprécises. En effet, la consommation d’énergie au sein d’un foyer dépend en partie de ses habitudes

Depuis 2021, le gouvernement a modifié et standardisé la méthode calcul du DPE. La méthode 3CL se base désormais davantage sur les caractéristiques techniques du bien (superficie, isolation, chauffages etc.).

Malgré cette uniformisation, les études montrent que le DPE n’est toujours pas fiable à 100 %. Fanny Guibert, cheffe de rubrique énergie et mobilité individuelle détaille : "on a des constats vraiment différents en fonction des diagnostiqueurs. Pour une même maison, on peut avoir pour l’étiquette énergie une lettre qui varie entre B et D".

Un constat partagé dans l’étude de 60 millions de consommateurs qui explique : “ [leur] nouveau comparatif montre que les erreurs sont encore nombreuses. Pour une même maison, les cinq diagnostiqueurs n'aboutissent pas au même résultat ! Il y a toujours au moins deux lettres différentes, et parfois trois pour les étiquettes énergie qui vont de A à G.”

Enfin, l’étude d'UFC-que choisir semble confirmer que la nouvelle méthode de calcul donne tout de même lieu à des DPE très distincts : “parmi les 7 maisons qui ont fait l’objet de nombreux diagnostics (entre 4 et 5 chacune), 6 d’entre elles ne se sont pas vues reconnaître la même classe énergétique, avec même une maison pour laquelle la classe attribuée va de B à E alors qu’elle est basse consommation !”

Un problème lié aux diagnostiqueurs ? 

Autre piste qui pourrait expliquer les disparités des diagnostics thermiques pour un même bien : l’expertise du diagnostiqueur. 

Tout d’abord, il faut savoir que le secteur de la rénovation énergétique est touché depuis quelques années par les arnaques. De nombreux professionnels non qualifiés ont profité du boom de l’isolation à 1 euro pour proposer leurs services aux particuliers. Le gouvernement a depuis serré la vis en supprimant ces aides ou en mettant en place des certifications comme la RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). 

Malgré ces filtres et barrières à l’entrée, certains bureaux d’étude ou diagnostiqueurs font tout simplement preuve de négligence. UFC-que choisir témoigne : “La réglementation impose aux diagnostiqueurs de faire figurer sur le DPE des recommandations sur des travaux permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des logements ou de limiter les émissions de gaz à effets de serre. Or, certains conseils sont tout simplement ahurissants. Un installateur a ainsi recommandé la pose d'un chauffe-eau solaire alors que la maison en disposait déjà. De même, les estimations de travaux jugés essentiels pour une même maison varient d'un peu plus de 3 000 euros à dix fois plus pour un autre diagnostiqueur.”

La nécessaire pédagogie

 En réalité, le problème du DPE se situe ailleurs. La France souhaite se débarrasser de 5 millions de passoires thermiques à travers la rénovation massive de son parc immobilier. Or, la filière n’est pas tout à faite prête pour y répondre : les professionnels ne sont pas tous formés à la méthode 3CPL et la demande est souvent supérieure à l'offre disponible. Par ailleurs, les particuliers ne sont pas suffisamment éduqués sur les obligations liées au DPE ainsi que ses bénéfices. Un travail de pédagogie de la part du gouvernement doit encore être mené pour rendre le diagnostic thermique vraiment efficace.

Comment réussir son DPE ?

Vous craignez que les performances énergétiques de votre logement soient sous-évaluées ou surévaluées lors du diagnostic énergétique ? Une erreur de DPE n’est pas une fatalité. Pour vous assurer de choisir le bon diagnostiqueur, référez-vous aux annuaires de fournisseurs proposés par le service public. L’assurance d’obtenir une note fiable et de savoir si vous devez ou non vous mettre en conformité avec la loi.

En effet, en fonction de la note que vous obtiendrez, vous ne pourrez peut-être plus louer votre bien. Voici les réglementations issues de la loi Climat et Résilience

  • les logements notés G seront interdits à la location d’ici 2025 ; 
  • les logements notés F seront interdits à la location d’ici 2028 ;
  • les logements notés E seront interdits à la location d’ici 2034.

Vous souhaitez réduire vos factures d’énergie ? Le DPE est une première étape pour orienter vos travaux de rénovation et réduire vos consommations. Mais avez-vous pensé à opter pour une offre d’électricité moins chère ? Chez Alpiq, nous proposons un prix du kWh 4 % moins cher que le tarif réglementé !

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