Rappel du contexte de crise énergétique
L’approvisionnement et la consommation en énergie est un enjeu de plus en plus préoccupant pour les différents acteurs : qu’ils soient gouvernements, entreprises, collectivités ou clients particuliers. Et le contexte énergétique s’est particulièrement tendu à partir de l’automne 2021. La reprise économique d’après la crise sanitaire (et plus particulièrement la fin des confinements successifs), a fait grimper la demande en énergie à travers le monde.
Le gaz fossile est alors devenu un enjeu géopolitique majeur en Europe, mais aussi partout dans le monde. En parallèle, le prix des quotas de CO2 a flambé, ayant un impact direct sur le prix de l’électricité. En effet, en Europe, les producteurs d’énergie qui émettent du CO2 doivent acheter (pour compenser leurs émissions) des quotas de CO2, c’est-à-dire : un droit à émettre une certaine quantité de CO2. Or, en France par exemple, certaines centrales françaises venues en renfort pour produire de l’électricité fonctionnent au gaz, et émettent donc du dioxyde de carbone, imposant l’achat de quotas spécifiques. Conséquence : plus le prix du quota d’émissions de CO2 augmente, plus le coût de production de l’électricité est élevé, et donc, plus le prix de vente aux consommateurs finaux augmente lui aussi.
Vient ensuite la guerre en Ukraine qui entraîne une menace de rupture des approvisionnements de gaz en France, et partout en Europe. Cette menace fait exploser le prix du gaz sur le marché et entraîne également une hausse du prix de l’électricité. En France, le prix de l’électricité augmente aussi du fait d’une production réduite en nucléaire, elle-même liée à l’arrêt et le retard dans la maintenance de nombreux réacteurs.
Tous ces événements ont donc eu pour effet de voir exploser le prix de l’énergie en Europe et en France et même de voir apparaître des risques de coupures pour l’hiver 2022-2023.
Pourtant, en ce début d’année 2023, les experts constatent un recul inattendu des prix de l’énergie par rapport aux prévisions initiales. Ce recul s’explique pour plusieurs raisons.
Le prix de gros de l’électricité est passé de 50 €/MWh au début de l’année 2021, à 222 €/MWh en décembre 2021, à 700 €/MWh au cours de l’été 2022, pour finalement retomber à 137 €/MWh en janvier 2023. Le prix du gaz quant à lui avait atteint plus de 300 €/MWh en août 2022 et est redescendu à 70 €/MWh en janvier 2023.
Des températures hivernales douces
L’un des premiers facteurs ayant permis aux prix de l’énergie de baisser est le fait que la demande globale ait diminué par rapport aux années précédentes, notamment grâce à des températures hivernales particulièrement douces. Ce qui a permis aux ménages, mais aussi aux entreprises, de réduire considérablement leur consommation énergétique liée au chauffage des logements et des locaux professionnels.
Une baisse de la consommation de gaz
Pour faire face à la menace d’un arrêt des approvisionnements russes en gaz suite à la guerre en Ukraine, 26 pays de l’Union européenne se sont mis d’accord pour baisser leur demande de gaz de 15 %, entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023, par rapport à leur consommation moyenne durant les 5 dernières années (seule la Hongrie a voté contre ce plan).
Eurostat a annoncé récemment que l’UE était en phase d’atteindre l’objectif fixé : la consommation des « Vingt-Sept » ayant déjà diminué de près de 20 % sur la période d’août à novembre 2022 (par rapport à la moyenne de consommation sur la période 2017-2021).
La consommation en gaz a effectivement baissé dans la plupart des états membres : la France a par exemple réduit sa consommation de 20 %.
En parallèle, de nombreux pays en Europe ayant besoin de gaz pour l’hiver 2022-2023, (comme la France par exemple), avaient anticipé le risque de rupture en important massivement du Gaz naturel liquéfié (GNL).
Conséquence : les stocks de gaz dans de nombreux pays de l’UE sont au plus haut et le risque de pénurie est écarté pour le moment.
Une sobriété énergétique choisie
Pour faire face au risque de pénurie en énergie pour la saison hivernale 2022-2023, le gouvernement avait appelé tous les Français, particuliers, comme professionnels, à la sobriété énergétique.
Les particuliers ont ainsi été incités à réduire leur consommation d’énergie en adoptant des écogestes simples au quotidien : baisser le chauffage dans leur logement et l’adapter à chaque pièce selon leur occupation ; éteindre la lumière dans les pièces inoccupées ; privilégier les programmes « Eco » de leurs appareils électroménagers, etc.
Les entreprises et les collectivités participent également aux efforts de sobriété énergétique en réduisant la consommation dans leurs locaux : en optimisant par exemple l’éclairage et le chauffage et en incitant leurs collaborateurs à faire attention au gaspillage énergétique, même au bureau.
Une sobriété énergétique subie
C’est l’un des effets néfastes de la crise énergétique que les entreprises traversent aujourd’hui : au-delà d’une sobriété énergétique choisie, où chaque acteur prend la décision d’adapter et de réduire sa consommation, certaines entreprises se voient dans l’obligation de réduire leur activité car les prix en matière d’énergie, et donc les coûts de production, sont bien trop élevés à assumer. On parle alors de sobriété subie.
Si cette baisse d’activité entraîne une baisse de la demande en énergie, et donc un apaisement en matière d’approvisionnement ainsi qu’une baisse des tarifs ; cela traduit aussi une baisse globale de l’activité économique et un risque pour la croissance à plus long terme.
La baisse des prix de l’énergie n’aura pas d’impact immédiat sur la facture des clients particuliers. Si vous voulez réduire le montant de votre facture rapidement, souscrivez une offre d’électricité moins chère. Chez Alpiq par exemple, vous bénéficiez d’une remise de 4 % sur le prix du kWh HT par rapport au tarif bleu d’EDF.