Une baisse notable des émissions de gaz à effet de serre en France

Dans le cadre de la Transition énergétique, la France s’emploie à décarboner au mieux le pays, tant au niveau industriel qu’au niveau énergétique. Comment cela se passe-t-il et quelles en sont les conséquences ? Une baisse des émissions de gaz à effet de serre a été observée en 2024, Alpiq vous en dit un peu plus.

Une baisse de gaz à effet de serre grâce à l’efficacité énergétique

Depuis 1990, on observe une baisse constante des émissions de gaz à effet de serre au sein de l’hexagone. En partie, la désindustrialisation du pays a un rôle, en faisant passer l’industrie de 23 à 11 % du PIB. On note dans les défis de la transition énergétique l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050 afin de lutter contre le réchauffement climatique tout en bénéficiant d’une industrie plus respectueuse de l’environnement. Aujourd’hui, l’industrie représente encore environ 18 % des émissions de gaz à effet de serre à travers le pays. En novembre 2023, plusieurs accords ont été signés et des engagements ont été pris lors de la COP 28, notamment sur une réduction de 50 % des émissions d’ici à 2050.

Outre la désindustrialisation, des évolutions vertueuses concernant la décarbonation de l'énergie et la mise en valeur de l’efficacité énergétique tiennent une place importante dans cette baisse.

Attention à la hausse des émissions provoquée par l’importation

Une crainte se dessine, car relocaliser certaines industries pourrait peser dans la balance. Les pouvoirs publics la demandent, mais cela pourrait entraîner un retournement de tendance. Cependant, une chose est à prendre en compte : les émissions de gaz à effet de serre issues du transport et de l’importation, car elles sont incluses dans le calcul de l’empreinte carbone de la France.

Pour Raphaël Trotignon, un ingénieur en génie de l’environnement, relocaliser la production de certains biens sur le sol français pourrait bien permettre une réduction de cette empreinte carbone.

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Bon à savoir

Le gaz étant entré dans la taxonomie verte européenne en énergie de transition, tout comme le nucléaire, car ce dernier n’émet pas de CO2, la France détient une faible intensité carbone concernant le domaine de l’énergie.

Qu'est-ce que le baromètre du Citepa ?

Chaque année, le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) établit un bilan sur les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques en détail. Ce bilan est effectué en se basant sur les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), mais aussi sur des méthodes sectorielles dédiées, ce qui permet une évaluation plus précise. En revanche, il faut que la publication annuelle ait eu lieu pour que l'inventaire puisse se faire, ce qui explique un décalage d’un an entre l’inventaire et le bilan.

Pour pallier cette année intermédiaire, le Citepa propose une publication mensuelle des estimations d’émissions de gaz à effet de serre sur l’année en cours. Ce baromètre permet donc de comparer les émissions de l’année en cours avec celles de l’année passée sur laquelle le bilan a déjà eu lieu.

Le Citepa propose de même des mises à jour de son baromètre, et ce, tous les trois mois afin qu’une lecture sur une tendance annuelle puisse être effectuée.

Bon à savoir

Les chiffres indiqués par le baromètre restent ainsi des estimations et sont provisoires jusqu’à la publication annuelle de l’inventaire dans laquelle on retrouve plus de précision et de données consolidées.

2024 ou une baisse des émissions de gaz à effet de serre

Dans l’ensemble du premier semestre 2024, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué d’environ 5 % par rapport à la même période dans l’année 2023. Le Citepa a relevé une annonce d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, qui dénonce que “le niveau d’émissions du premier semestre est le plus bas atteint sur ces dernières années, dans la continuité de la réduction observée après 2021” avant de rendre ce chiffre public en septembre 2024.

Un deuxième trimestre cependant moins satisfaisant que le premier

Cependant, le Citepa note que la baisse des émissions est plus forte au premier trimestre qu’au second, car tous les secteurs avaient participé à la baisse du premier, notamment celui de production d’énergie, celui du bâtiment, du transport et de l’industrie.

Grâce à l’arrêt des centrales à charbon, le secteur de l’énergie reste globalement le premier contributeur à cette baisse.

Qu’en est-il du secteur de l’électricité ?

Dans le secteur de l’énergie, et plus spécifiquement celui de l’électricité, on enregistre une diminution non négligeable des émissions de gaz à effet de serre au premier semestre 2024. Le rapport trimestriel du Citepa enregistre une baisse de 15,9 % au premier trimestre et de 13,8 % au deuxième, ce qui démontre notamment l’efficacité du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France (représenté par environ 36 % de nucléaire et 15 % d’énergie renouvelable telle que l’éolien, l’hydraulique ou le solaire).

Et les autres secteurs ?

Le Citepa se base sur la vente de carburant pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre dues au transport. Ce dernier a connu une baisse de 1,2 % au deuxième trimestre alors qu’une baisse de 2,9 % avait eu lieu au premier. Cette première estimation explique la baisse d’émissions par la présence moins soutenue de véhicules diesel, remplacés petit à petit par des véhicules électriques.

L’industrie manufacturière dans son ensemble a quant à elle connu une baisse de 2,6 % au deuxième trimestre contre une baisse de 5 % au premier.

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