La production nucléaire en hausse à l’hiver 2023

Pour expliquer la baisse de production de 2022, Alpiq vous propose de faire le tour des événements marquants de la filière tout au long de l’année. Cette situation exceptionnelle ne devrait pas se renouveler en 2023, et cela entraînera une hausse de production du nucléaire.

Les points clés du nucléaire en 2022

Pour que la production nucléaire se déroule dans les meilleures conditions, l’Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) insiste sur des travaux d’améliorations à mener, mais aussi sur des opérations de maintenance. Pour ce faire, des contrôles réguliers sont effectués.

L’arrêt des réacteurs pour cause de maintenance et corrosion

En effet, pendant ces interventions de maintenance obligatoires, la coupure des réacteurs est nécessaire et indispensable pour que l'opération se déroule en toute sécurité.

Les différents confinements de l’année 2020 ont retardé les visites prévues et ont déclenché un décalage dans les agendas, et ce jusqu’à la fin de l’année 2022.

Si les procédures de maintenance ont été décalées, certaines ont permis de déceler un problème de corrosion. Ils viennent noircir le tableau d’une situation déjà sous tension, et entraînent l’arrêt de plusieurs réacteurs. De fait, un grand nombre de réacteurs se retrouvent éteints aux portes de l’hiver 2022 - 2023, et un passage en revue de l'entièreté du parc nucléaire est exigé pour des raisons de sécurité.

EDF se retrouve dès octobre 2022 à sa capacité de production la plus basse enregistrée depuis 1991 alors que les besoins ne cessent d’augmenter.

La sécheresse et un appel à la sobriété

Lors de l’arrêt des réacteurs durant l’hiver, la production d’électricité a dû être renforcée par le gaz et le charbon. Par ailleurs, la France a dû importer de l’électricité, alors qu’en temps normal, elle est exportatrice vers ses voisins.

En plus de cette première problématique, une autre vient se greffer au tableau, et pas des moindres : la canicule.

Si le climat aujourd’hui est une inquiétude collective avec un plan de sobriété énergétique, il engendre une problématique non négligeable concernant la production nucléaire.

En effet, les réacteurs ont besoin d’eau pour se refroidir. Bien souvent, celle-ci vient des fleuves alentour. L’été 2022 a été chaud et sec, de nombreuses rivières et fleuves se sont retrouvés à un niveau extrêmement bas. La réglementation oblige EDF à réduire la production nucléaire selon la température de l’eau des rivières. L’eau qui refroidit les réacteurs est ensuite réintroduite dans les cours d’eau et une température maximale a été retenue afin de ne pas nuire à l’environnement.

Des mesures de précautions pour s’adapter au climat

Les règles qui concernent le prélèvement d’eau pendant les périodes de sécheresse ont été assouplies par un dispositif. En revanche, ce dernier n’a été utilisé qu’en 2018, pour la centrale de Golfech, et sur une durée de 36h.

En 2022, ce sont quatre centrales qui demandent l’utilisation de ce dispositif, notamment celle de Golfech et celle du Blayais, qui se trouvent toutes deux sur les berges de la Garonne. Par ailleurs, la puissance de ces centrales a donc été réduite afin de respecter au maximum les limites définies.

Ce dispositif permet donc un fonctionnement dont les températures de rejet sont prises en compte, et non celle des rivières, en amont et en aval de la centrale.

Ces baisses de production ont donc eu lieu dès début juin 2022. Cécile Laugier, la directrice environnement de la production nucléaire expliquait alors que les fortes chaleurs étaient arrivées plus tôt qu’à l’accoutumée. De fait, “l’été pourrait être marqué par des épisodes anticycloniques assez longs, et l’étiage des fleuves pourrait encore être marqué en septembre”.

Quelle prévision pour l’hiver 2023 ?

Le nucléaire, en plein plan de relance, apporte de bonnes nouvelles pour cette fin d’année.

La production nucléaire pour l’hiver 2023 - 2024 est prévue à la hausse selon l’énergéticien. Pourquoi ? Parce que ce dernier prévoit un taux de disponibilité bien plus élevé qu’en 2022. En effet, Régis Clément, le directeur adjoint de la production nucléaire explique devant les micros du quotidien Les Echos que “hors fortuit majeur, la disponibilité du parc sera de 5 à 10 gigawatts (GW) au-dessus de celle de 2022 au début de l’hiver”. Selon lui, il est projeté “une disponibilité de 35 GW en octobre et de 50 GW début janvier”.

De même, Régis Clément affirme que les travaux concernant les réacteurs où la corrosion a été observée avancent mieux que prévu.

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