Nombre de centrales et situation géographique
En France, on compte aujourd’hui 56 réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP). Ces réacteurs sont des réacteurs de puissance exploités par EDF, le fournisseur historique sur le marché de l’électricité. Ces 56 réacteurs sont répartis sur 18 centrales nucléaires au total, selon leur puissance :
- 32 réacteurs ont une puissance de 900 Mwe ;
- 20 réacteurs ont une puissance de 1300 Mwe ;
- 4 réacteurs ont une puissance de 1450 Mwe.
Il s’agit de réacteurs de deuxième génération qui ont été mis en service à partir des années 1970 jusqu’à la fin des années 1990.
Les 18 centrales nucléaires sont quant à elles réparties sur tout le territoire français et notamment à :
- Paluel ;
- Penly ;
- Gravelines ;
- Chooz ;
- Cattenom
- Nogent-sur-Seine ;
- Saint-Laurent-des-Eaux ;
- Dampierre-en-Burly ;
- Fessenheim ;
- Chinon ;
- Belleville-sur-Loire ;
- Civaux ;
- Bugey ;
- Saint-Alban ;
- Blayais ;
- Golfech ;
- Cruas-Meysse ;
- Tricastin
À ces 56 réacteurs à eau sous pression s’ajoute un réacteur de troisième génération : l’EPR, en cours de construction dans la centrale nucléaire de Flamanville. Il dispose de la même technologie que ses prédécesseurs mais intègre dès la conception des contraintes liées à la sûreté et l’optimisation de la puissance et du cycle du combustible associé.
Les différents types de structure
Pour mieux comprendre le parc nucléaire en France, il est important de savoir qu’il existe différents types d’installation nucléaires et notamment :
- Les INB, installations nucléaires de base : il s’agit concrètement des réacteurs électronucléaires, des installations principales du cycle de combustion et de quelques installations de recherche. 170 INB sont aujourd’hui implantées en France ;
- Les INBS, installations nucléaires de base secrètes : certaines installations pratiquent des activités qui concernent la Défense nationale ;
- Les autres installations : et notamment celles qui relèvent du régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ;
- Les réacteurs électronucléaires : 56 réacteurs répartis au sein de 18 centrales ;
- Les installations du cycle du combustible nucléaires : le cycle du combustible correspond à sa fabrication par les centrales nucléaires et son retraitement suite à son utilisation ;
- Les centres de stockage de déchets radioactifs : comme par exemple le centre de stockage de la Manche (CSM) ou encore le centre de stockage de l’Aube (CSA) ;
- Les autres installations nucléaires : comme l’usine de Centraco spécialisée dans le traitement des déchets peu radioactifs ou encore des installations d’entreposage de combustible ou d’irradiation, etc.
Les problématiques liées au nucléaire
Malgré le développement massif des énergies renouvelables, le nucléaire représente encore la part la plus importante de la production d’électricité en France. Selon les chiffres publiés par RTE (Réseau de transport d'électricité), en 2020, l’énergie nucléaire a permis de produire 335,4 TWh d’électricité, soit 67,1 % de la production totale. À titre de comparaison, l’énergie hydraulique a permis de produire 65,1 TWh (soit 13 %), l’éolien 39,7 TWh (7,9 %), le thermique fossile 37,6 TWh (7,5 %), l’énergie solaire 12,6 TWh (2,5 %) et les bioénergies 9,6 TWh (1,9 %).
L’énergie nucléaire reste donc à ce jour la principale source de production d’électricité sur le territoire français.
Or, même si l’énergie nucléaire est une énergie « décarbonnée », c’est-à-dire qu’elle n’émet que très peu de gaz à effet de serre (GES), responsables du dérèglement climatique, pour autant, cette énergie est encore beaucoup décriée pour différentes raisons. Détails.
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La gestion des déchets radioactifs
La production d’électricité par les centrales nucléaires produit des déchets radioactifs. Il s’agit de substances radioactives, pouvant être nocives pour la santé, et qui ne peuvent être ni recyclées, ni réutilisées pour un autre usage. Le traitement de ces déchets représente alors un enjeu majeur.
C’est l’Andra, en France, qui est chargée de gérer les déchets radioactifs à long terme et qui se charge des les classer en 5 catégories distinctes selon leur niveau de radioactivité et leur durée de vie. On distingue alors les déchets :
- TFA, de très faible activité : issus principalement de l’exploitation et du démantèlement d’installations nucléaires ;
- FMA-VC, de faible et moyenne activité à vie courte : issus essentiellement de la maintenance des installations nucléaires ;
- FA-VL, de faible activité à vie longue : issus principalement de l’utilisation de minerais (pour la conception de réveils, de montres…) ;
- MA-VL, de moyenne activité à vie longue : produit essentiellement par l’industrie électronucléaire ;
- HA, de haute activité : également issus des activités nucléaires, ce sont les déchets les plus radioactifs et qui peuvent parfois avoir une durée de vie très longue.
Les déchets MA-VL et HA représentent 3,1 % du volume total des déchets radioactifs en France et concentrent à eux seuls 99,8 % de la radioactivité de l’ensemble des déchets radioactifs.
Les activités nucléaires produisent 59,9 % des déchets radioactifs mais d’autres secteurs en produisent également, c’est le cas par exemple de la recherche (27 %), de la défense (8,9 %), de l’industrie hors nucléaire (3,4 %) et du médical (0,7 %).
Les sites et sols pollués par les substances radioactives
Les activités nucléaires peuvent également être à l’origine de la pollution de certains sites par des substances radioactives.
Selon l’ASN (Autorité de sûreté du nucléaire), aujourd’hui en France on compte près d’une cinquantaine de sites pollués par des substances radioactives qui proviennent des activités du nucléaires. Or, cette pollution engendre plusieurs problèmes spécifiques et notamment :
- Un risque sanitaire pour les personnes vivant à proximité de ces lieux pollués ;
- Une dépréciation de l’immobilier dans ces secteurs ;
- Un coût de gestion des déchets et d’intervention pour les dépolluer important, etc.
Le vieillissement et le démantèlement du parc nucléaire
Le parc nucléaire français est vieillissant, certains de ses réacteurs ayant été construits dans les années 70, arrivent en fin de vie. Se pose alors la question de leur démantèlement.
Or, les opérations de démantèlement sont généralement longues et constituent de vrais challenges en matière de gestion du risque liés à la sûreté nucléaire et à la radioprotection et notamment en ce qui concerne :
- L’évaluation de la dose de rayonnement absorbée par un individu (appelée dosimétrie) et principalement pour les travailleurs devant aller au contact de substances radioactives dans le cadre des opérations de démantèlement ;
- La gestion des déchets radioactifs produits via les activités nucléaires du réacteur ;
- Les risques classiques, identiques à ceux que l’on retrouve dans les travaux de déconstruction dans le secteur du BTP ;
- Les risques liés à une mauvaise surveillance qui pourrait entraîner, sur le long terme, la pollution du site, etc.
Cela étant dit, selon l’ASN, les opérations de démantèlement de réacteurs nucléaires sont aujourd’hui maîtrisées et font l’objet d’un suivi particulièrement attentif et d’inspections régulières de la part de l’ASN.
Depuis 2021, EDF se voit contraint de fermer plusieurs de ses réacteurs nucléaires suite à des opérations de maintenance ayant permis d’identifier des problèmes de corrosion inexpliqués, ce qui vient conforter l’idée que le parc nucléaire français actuel est vieillissant.