L’hydrogène vert, comment ça marche ?

Il y a tout un panel de couleurs qui peut nous venir en tête quand on parle d’hydrogène, mais qu’en est-il du vert ? Comment fonctionne-t-il ? Quel est son potentiel ? Quels sont ses atouts ? Tout autant de questions auxquelles Alpiq répond. Quid des différentes propriétés de l’hydrogène vert ?

Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?

L’hydrogène vert se présente comme une alternative aux hydrocarbures fossiles. Il est entendu actuellement comme un levier de la transition énergétique pour faire baisser, dans certains secteurs, les émissions de gaz à effet de serre.

Comment est-il produit ?

L’hydrogène vert est produit par un système d’électrolyse de l’eau. On fait passer un courant électrique dans de l’eau, via un électrolyseur, afin d’en séparer les molécules d'hydrogène et d’oxygène. On appelle le résultat hydrogène vert selon la provenance de l’électricité utilisée.

En effet, le directeur général d’Engie Cofely, Jean-Pierre Moneger, explique que “l’hydrogène vert est fabriqué à partir d’électricité issue d’énergies renouvelables. Si le procédé d’électrolyse permet d’obtenir de l’hydrogène, il produit de même de l’oxygène et de la chaleur. Un électrolyseur permet ainsi de transformer un surplus d’électricité renouvelable en hydrogène vert pouvant être comprimé et stocké”.

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Bon à savoir

Contrairement aux autres énergies renouvelables, l’hydrogène vert ne subit pas les problèmes d’intermittence ou de stockage.

Un élément vraiment écologique ?

Le grand intérêt de l’hydrogène est qu’il est un vecteur énergétique. Si l’hydrogène vert marque de nombreux points côté écologie, il est controversé sur d’autres. En effet, une grosse consommation d’électricité est nécessaire à sa production, ce qui rend son rendement relativement faible. La production d’hydrogène vert demande alors un déploiement non négligeable d’infrastructures coûteuses en énergie et en matériaux. Cependant, elle semble être une alternative très efficace dans les secteurs les plus pollueurs tels que l’industrie par exemple.

Les points forts de l’hydrogène vert restent essentiels à la transition énergétique. On retrouve notamment : 

  • Une énergie propre qui n’émet pas de gaz à effet de serre.
  • L’intégration de cette énergie dans les réseaux de gaz et d’électricité, voire même dans les transports.
  • Une réelle flexibilité, car l’hydrogène vert peut être stocké sous forme liquide ou gazeuse, ce qui lui permet d’être distribué à la demande.
Pour aller plus loin

’hydrogène vert peut être conservé sous forme de pile, appelée pile à combustible, et cette dernière peut alimenter des bâtiments ou bien être embarquée dans un véhicule électrique.

L’hydrogène vert pour décarboner les transports

Depuis 2017, Engie s’est associé au projet Hyway. Ce dernier instaure une flotte de véhicules à hydrogène vert. Un véhicule qui n’émet aucun gaz à effet de serre et qui a la particularité de fonctionner grâce à une pile à combustible. Le seul rejet du véhicule est alors de la vapeur d’eau.

Sur le long terme, l’hydrogène vert pourrait devenir un carburant pour le transport lourd tel que les camions notamment.

Pour aller plus loin

la pile à combustible permet de transformer l’énergie chimique de l’hydrogène en électricité. Cela s’effectue par le principe inverse de l’électrolyse.

Le groupe Alpiq s’engage dans l’hydrogène vert

Un projet a vu le jour dans l’Est de la France afin de déployer la mobilité lourde zéro carbone. Ce projet, c’est ReadHy to move. Pour ce faire, les partenaires Alpiq et IntHy ont créé la société HyMove. Cette dernière a pour but d’assurer la distribution d’hydrogène, dans des stations dédiées, aux opérateurs de transport lourd de la région Bourgogne Franche-Comté.

Ce projet, dont la concrétisation est prévue pour 2026, devrait permettre aux partenaires de devenir les pionniers de la décarbonation du transport lourd en France.

Le Business Developer Hydrogen France du groupe Alpiq, Damien Sage, et son responsable Hydrogène, Ralph Dassonville, expliquent que “DeadHy to move est un projet d’envergure qui s’inscrit pleinement dans la stratégie du groupe Alpiq de développer la production et la commercialisation d’hydrogène pour décarboner la mobilité lourde et l’industrie en Europe”.

Un frein potentiel à son utilisation : son coût !

Si l’hydrogène vert est aujourd’hui très intéressant question écologie, sa production par électrolyse est onéreuse, et on estime son coût à plus du double que celui de l’hydrogène dit gris (issu de l’énergie fossile). De plus, son rendement est assez faible, estimé entre 30 et 40%, dans le cadre d’une compression pour la génération d’électricité via une pile à combustible. En quoi cela est-il problématique ? C’est que de fait, environ 70 % de l’énergie renouvelable produite initialement sont perdus dans le processus de transformation.

Cependant, les électrolyseurs deviennent plus performants et les techniques s’améliorent. De plus, l’énergie renouvelable a un coût sur  la pente descendante. L’hydrogène vert reste donc au cœur de projets de décarbonation.

Bon à savoir

si l’hydrogène gris est beaucoup utilisé à ce jour, notamment dans la sidérurgie, la chimie ou le raffinage, il représente 7.5 % des émissions industrielles.

France Hydrogène, une association en contact direct avec les pouvoirs publics, a pour mission de structurer la filière de l’hydrogène en France afin de la rendre performante et compétitive. En 2019, cette dernière comptait 350 membres, et aujourd’hui, 465 la compose. Selon son président, Philippe Boucly, “l’électricité ne va pas décarboner tous les usages, l’hydrogène non plus, mais sans lui, on ne réussira pas la transition énergétique”.

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