L’énergie solaire en offshore

Le solaire flottant est un procédé qui consiste à apposer des panneaux photovoltaïques sur la surface d’un plan d’eau. De manière générale, ce dernier est artificiel, comme les étendues d’anciennes gravières par exemple.

En plus d’augmenter la superficie disponible pour les installations d'énergie solaire, cela permet de rentabiliser des espaces peu intéressants pour la biodiversité tout en diminuant l’évaporation d’eau.

Quels sont les avantages du solaire flottant ?

Ce que l’on peut voir en premier est le coût d’installation. En effet, le solaire flottant est moins onéreux que le solaire terrestre, de par l’absence de foncier, entre autres.

Ensuite, la technique a une belle part. L’eau qui se trouve de fait à proximité des panneaux photovoltaïques permet leur refroidissement de manière plus rapide. Le rendement est ainsi plus rapide et les pannes moins fréquentes. Si une inclinaison aussi importante que celle des panneaux solaires terrestres n’est pas possible à cause de la prise au vent, la réverbération de l’ensoleillement dans l’eau apporte une efficacité plus importante.

Certaines associations écologiques craignent que cette innovation nuise à la biodiversité en freinant la photosynthèse dans les parcelles couvertes. Cependant, les parcs de solaire flottant sont essentiellement implantés dans des lacs industriels. De plus, la couverture de la surface n’excède pas les 60 %.

Le solaire flottant en France fait ses preuves

Sur une ancienne gravière du Vaucluse, dont l’exploitation a cessé en 2017, un parc solaire flottant a été installé en 2019. Cette centrale photovoltaïque, du nom de O’mega 1 était alors la plus grande d'Europe. Elle est déployée sur une surface de 17 hectares et se compose de 47 000 panneaux.

Un opérateur réalise un bilan de biodiversité chaque année, et selon lui, la faune et la flore du plan d’eau ne sont pas affectées par l’installation de cette centrale. En effet, il n’a observé aucun changement et a même constaté qu’il y avait des ragondins et des oiseaux sur les lieux. Par ailleurs, il précise que certains rongeurs se prélassent parfois sur la structure, elle-même victime de “quelques coups de dents” sur les câbles.

La volonté d’installer du solaire flottant en pleine mer

Si de nombreux projets d’énergie solaire en modules flottants ont vu le jour ou bien sont en cours sur des lacs ou des étendues d’eau calme, qu’en est-il d’une installation en mer ?

En effet, des industriels ont des projets concernant l'implantation du solaire en offshore. Pour cela, il faut adapter les équipements, pour que ces derniers puissent résister face à la houle et au sel.

Pour accroître les surfaces sur lesquelles implanter du solaire, les mers et océans détiennent un vaste potentiel. En revanche, cet environnement est exigeant avec les diverses agressions qu’il promet, notamment les vagues et les courants marins.

Toutefois, un consortium s’est créé et la technologie Seavolt voit le jour pour dépasser ces contraintes.

Cette technologie est née d’une longue période de recherche et de développement de partenaires en ingénierie belges, spécialisés dans l’énergie renouvelable solaire et éolienne et dans l’ingénierie offshore.

Une technologie respectueuse de l’environnement

Cette innovation se présente comme une solution efficace et rentable. Ce système flottant pourra, à terme, compléter les parcs éoliens offshore installés au large des côtes.

Autre point non négligeable, la capacité de production d’énergie renouvelable locale. Cependant, chaque projet de ce type devra se soumettre aux autorisations des autorités locales, surtout s’il entraîne des concessions à usage multiple, alliant le solaire à l’éolien.

Un projet au large des côtes belges

C’est un nouveau système de photovoltaïque qui arrive avec Seavolt. En effet, avec sa conception modulaire, cette technologie peut s’adapter à divers sites. Suite à plusieurs années de recherches et d’améliorations, Seavolt est conçu pour résister aux vagues, courants marins, intempéries et eau salée, entre autres.

Dans ce prototype, qui devrait être installé au large de la Belgique à l’été 2023, la structure est plus élevée et les panneaux sont donc moins exposés à la mer elle-même. Cette exposition moindre pourrait, dans certains cas, permettre d’utiliser des modèles de panneaux plus conventionnels et moins coûteux.

Un partenariat est prévu avec le Royal Belgian Institute of Natural Sciences pour calculer et observer l’impact de la structure sur l’écosystème.

En France, c’est la startup SolarinBlue qui s’y colle. En effet, cette société a conçu en plusieurs années un projet qu’il a nommé Sun’Sète. Ce dernier est une solution photovoltaïque flottante qui doit résister aux exigences maritimes.

Le projet a reçu en 2021 l’aval des autorités portuaires ainsi que de l’ensemble des autorisations administratives suite à une étude d’impact.

Les structures de l'installation, composée de 25 unités flottantes, seront mises en service progressivement, à 1.5 km de la côte. La centrale solaire sera reliée au port de Sète-Frontignan par un câble sous-marin. L’énergie alors produite alimentera les infrastructures du port en énergie renouvelable.

Comment ça marche ?

SolarinBlue propose des matériaux innovants pour lesquels la société a déposé deux brevets.

Cette solution s’avère écologique avec une structure recyclable à 95 %. Avec un tirant d’air supérieur à trois mètres, les panneaux sont protégés des intempéries et de la salinité de l’eau et la durée de vie est maximisée, estimée à une trentaine d’années.

Le perfectionnement d’unités modulables et faciles à déployer permet une interconnexion et une adaptation à chacun des sites sur lesquels le système serait installé.