Qu’est-ce qu’un plan de sobriété énergétique ?
Face à la crise énergétique actuelle et au risque de pénurie liée au conflit en Ukraine, le gouvernement a lancé un plan de sobriété énergétique, annoncé par le Président de la République, Emmanuel Macron, dans son allocution du 14 juillet 2022.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a précisé les contours de ce plan de sobriété énergétique. Concrètement, il s’agit de réduire les consommations d’énergie en France (électricité, gaz naturel, carburant) de 10 % en 2 ans (par rapport aux chiffres de 2019).
L’objectif principal étant de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre de la France. Une nécessité selon les experts, car pour préserver la planète contre les effets néfastes du réchauffement climatique, il faudrait réduire la tendance de consommation d’énergie de 40 % d’ici 2050. Ce plan de sobriété est donc une « première marche de 10 % » vers cet objectif, explique la ministre de la Transition énergétique.
Il existe deux principaux leviers pour y parvenir :
- Mobiliser tous les acteurs, les plus gros, ceux qui ont des moyens d’agir comme l’État, les ministères, les administrations, les entreprises, les acteurs de la grande distribution, mais aussi tous les consommateurs particuliers ;
- Adopter des écogestes au quotidien et pratiquer l’anti gaspi : éteindre la lumière lorsqu’elle n’est plus utile, ne pas chauffer au-delà de 19°C, ne pas utiliser la climatisation au-dessous de 26°C, etc.
Adopter des écogestes au quotidien, et donc réduire votre consommation énergétique, est non seulement bon pour la planète, mais aussi pour votre portefeuille. Vous voulez réduire davantage votre budget énergie ? Souscrivez une offre d’électricité moins chère. Chez Alpiq par exemple, vous bénéficiez d’une remise de 4% sur le prix du kWh HT par rapport au tarif bleu d’EDF.
Le gouvernement envisage de généraliser le télétravail cet hiver
Pour faire face à la crise énergétique et au risque de pénurie cet hiver, le gouvernement envisage de généraliser le télétravail dans les administrations publiques, mais aussi d’étendre le dispositif aux entreprises privées.
En effet, pour réduire la consommation d’énergie des bâtiments et locaux professionnels, souvent grands consommateurs d’énergie, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, évoque la possibilité de généraliser le télétravail cet hiver.
Il s’agit à l’heure actuelle d’une piste de réflexion, qui a priori ne sera pas imposée, ni aux administrations, ni aux entreprises, puisque cette solution n’est une bonne option que si elle s’adapte à la singularité de chaque entreprise et comme le précise Stanislas Guerini : « La bonne acceptabilité [NDLR : des idées du gouvernement] est une condition de réussite pour garantir l’efficacité du plan de sobriété. »
De plus, il reste encore quelques zones d’ombre à éclaircir quant à la réelle efficacité et possibilité de mise en œuvre d’une telle mesure d’ici cet hiver. Agnès Pannier-Runacher précise d’ailleurs à ce sujet que « chaque situation est spécifique » et que la généralisation du télétravail n'est « pas forcément la bonne idée, ça dépend des conditions de travail spécifiques de chaque entreprise ».
Les effets rebond du télétravail
Si le télétravail a été largement généralisé durant la crise sanitaire et a montré son lot d’avantages pour l’environnement et notamment :
- Une diminution des trajets domicile-travail qui permettent une baisse de 271 kg eq de CO² par jour de télétravail hebdomadaire, sur une année ;
- La généralisation du « flex-office » qui permet de réduire la surface des locaux des entreprises proportionnellement au nombre de télétravailleurs dans l’entreprise et donc de réduire sa consommation.
Cependant, le télétravail commence aussi à montrer ses limites puisqu’il est à l’origine de ce qu’on appelle des « effets » rebond ». Par exemple, avec la généralisation du télétravail :
- Les entreprises réduisent leurs consommations de bureaux comme le papier, l’encre, les fournitures, etc. mais aussi leur consommation d’énergie. Cependant, une partie des ces économies sont directement reportées sur les salariés. Une étude de l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) a montré que le télétravail augmenterait mécaniquement la consommation d’énergie d’un ménage de 20,7 kg eq de CO² par an ;
- Les visioconférences sont multipliées et ont un impact écologique à ne pas négliger. Il faut savoir que la pollution numérique est responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Or, la hausse du nombre de visioconférences représente 2,6 kg eq de CO² supplémentaires par jour de télétravail hebdomadaire ;
- Les salariés d’une entreprise envisagent plus facilement d’aller habiter plus loin, ce qui a pour effet d’allonger le trajet domicile-travail.
En résumé, l’ADEME estime que l’ensemble des effets rebond du télétravail identifiés peuvent diminuer jusqu’à 31 % les bénéfices environnementaux qu’il engendre.
Le flex-office (pour bureau flexible) est une nouvelle organisation des locaux professionnels des entreprises. Le concept vise à ne plus attribuer un poste spécifique par salarié. Chacun prend la place qu’il souhaite en arrivant au travail. De cette façon, un bureau autrefois attribué ne reste plus inoccupé les jours de télétravail du salarié. Ce qui permet à l’entreprise de réduire considérablement la surface de ses locaux et donc de faire des économies et de réduire sa consommation.